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Le Mali, hier à l’instar de la communauté internationale a célébré la Journée internationale de la famille.
Une cérémonie avec comme thème « Les actes d’État civil et la sécurité de la famille », présidée par le ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Mme Diallo M’Bodji Sène, a été organisée au Centre international des conférences de Bamako. Le slogan de cette journée était : « les actes de l’État civil, ça protège et c’est bon pour ton pays ».

Le ministre de l’Administration territoriale et des Collectivités locales, Kafougouna Koné, Mamadou Lamine Traoré ministre de l’Éducation nationale, Natié Pleah, ministre de la Jeunesse et des Sports, Mme Maïga Zeïnab Mint Youba ministre de la Santé, et représentants d’organisations internationales, étaient présents.

En choisissant ce thème, le département de tutelle, a comme objectif, d’attirer une fois de plus l’attention de toutes les composantes de la cellule de la famille sur leurs droits et devoirs et, partant, leur épanouissement.

Cette journée a été organisée par le ministère de la femme, de l’enfant et de la famille, en collaboration avec l’Unicef, le Pnud, l’Unfp.

Droit fondamental de l’enfant, l’enregistrement à la naissance, constitue le premier maillon de l’État civil et le socle de la citoyenneté.

Au Mali, la loi sur l’État civil fait obligation aux parents de déclarer la naissance de leurs enfants dans les 30 jours qui suivent sa venue au monde. Passé ce délai, il ne peut être établi qu’un jugement supplétif par un tribunal compétent en la matière.

Aujourd’hui encore au Mali, selon les statistiques, seul un enfant sur deux est enregistré à la naissance. Selon une étude récente entre 2000 et 2002, seulement 64 820 mariages ont été déclarés et dans la même période, 29 052 décès ont été enregistrés.

Dans nos pays, l’enregistrement à la naissance est loin d’être systématique pour diverses raisons.

L’organisation et la gestion de l’État-civil revêtent donc une importance particulière dans un État, vu que la plupart des politiques publiques sont construites à partir de ces données.

Aussi, en janvier dernier, le Conseil des ministres a adopté, un projet de loi destiné à corriger les insuffisances des instruments régissant l’État civil dans notre pays et l’une des mesures phares de ce projet de loi a été l’institution de la gratuité des déclarations de naissance et de décès.

Cette décision est une bonne chose, car, le coût de la déclaration de naissance dissuadait de nombreux parents d’officialiser la venue au monde de leur enfant.

Egalement, dernièrement, pouvoirs publics ont multiplié, rencontres et campagnes de sensibilisation sur le sujet. ONG et associations se sont également impliquées.

Pour Guido Borghese qui représentait l’Unicef, le thème international « les actes d’État civil et la sécurité de la famille » s’inscrit dans le fil des actions de la campagne régionale menée en Afrique de l’Ouest et du Centre pour promouvoir l’enregistrement des enfants à la naissance, lancée ici même à Bamako en juin 2003.

Pauvreté, ignorance, et négligence, disparités entre milieu rural et urbain, entre hommes et femmes ou entre les zones de résidence, sont quelques causes de la faiblesse de l’État civil, selon Mr Borghese.

L’État civil, constitue la base de toute politique visant à renforcer la citoyenneté et à accroître l’efficience de l’État en matière de prospective. Il facilite aussi la planification du développement dans les collectivités locales. L’État civil est la première preuve formelle de l’existence d’un individu tandis que les actes civils sont des repères qui jalonnent son parcours, a indiqué la ministre de la femme, de l’enfant et de la famille.

Durant la cérémonie, le lancement du « guide du citoyen », livret de 24 pages contenant des informations relatives aux procédures d’établissement des actes d’État civil, de mariage, de décès, a eu lieu.
Avec comme objectif, la sensibilisation sur l’importance de l’État civil, les groupes cibles visés par le « Guide du citoyen » sont les décideurs, les parents (instruits ou pas), les leaders communautaires, les chefs coutumiers et religieux, les associations de femmes et de jeunes, et tous les acteurs impliqués dans l’établissement des actes d’État civil.

Remise symbolique par le ministre de l’Administration territoriale et des Collectivités locales, Kafougouna Koné, de jugements supplétifs d’acte de naissance à 4 des 1000 enfants parrainés par Plan-Mali, a mis fin à la cérémonie.

16 mai 2006.