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Cela en mémoire du massacre d’enfants à Soweto en Afrique du Sud en 1976 par le régime raciste de l’apartheid. Plus de 170 enfants furent massacrés et 1135 blessés.

Notre pays à l’instar des autres États du continent a célébré hier la journée. Ils étaient ainsi des centaines d’enfants à investir la salle Djéli Baba Cissoko du Centre international des conférences où s’est déroulée la cérémonie de commémoration. L’événement était présidée par le chef de l’État Amadou Toumani Touré et s’est déroulé en présence du Premier ministre Modibo Sidibé, des membres du gouvernement, des représentants du corps diplomatique.

Le thème retenu au niveau continental cette année était « droit à la participation : que les enfants soient vus et entendus« .

Notre pays a choisi un thème plus adapté au contexte national : « devoirs de l’enfant : principes de bonne conduite et de sociabilité« . Prestations des groupes musicaux, présentation de sketch, messages sur la protection des droits des enfants, la cérémonie a été très animée et a enregistré plusieurs interventions.


Les textes et conventions ratifiées :

À commencer par celle du rapporteur général du comité d’experts africains sur les droits et le bien-être de l’enfant de l’Union africaine, notre compatriote Moussa Sissoko. Celui-ci a expliqué que le comité a choisi le thème « Droit à la participation : que les enfants soient vus et entendus » sur la base des initiatives et actions entreprises en Afrique en matière de promotion de droits et de bien-être des enfants.

Il a évoqué des textes conférant aux enfants le droit de participer à toutes les décisions ayant une incidence sur leur vie et leur bien-être, le doit à l’éducation, la possibilité d’être entendu dans toute procédure judiciaire ou administrative.

Le président de la Coalition malienne pour la défense des droits de l’enfant (COMADE), Mahmadou Cissé, a, lui, rappelé les textes et conventions ratifiées par notre en matière de protection des droits de l’enfant en relevant que certains ne sont pas encore appliqués. Il a attiré l’attention des pouvoirs publics sur les maux dont souffrent les enfants : les maladies, l’analphabétisme, le travail forcé, l’exploitation et autres maltraitances.

La présidente nationale du Parlement des enfants, Mlle Fatoumata Sankaré, a de son côté évoqué les actions initiée par le gouvernement en faveur des enfants, avant de l’appeler à renforcer les acquis et projeter les actions à venir. Mlle Sankaré a aussi exhorté ses camarades à bien s’acquitter de leurs devoirs, notamment le respect des parents et des personnes âgées, l’une de nos valeurs sociales essentielles.

« Comment un enfant victime de violences ou abandonné à la rue peut-il exécuter ses devoirs ?« , s’est toutefois interrogée la présidente du Parlement des enfants, invitant les autorités à s’impliquer avantage dans la protection des droits des enfants.

Le représentant du bureau de l’Unicef au Mali, Hassane Amadou, a salué les efforts des autorités à l’égard des enfants comme l’adoption du code de protection de l’enfant. « En dépit de ces efforts, des questions demeurent préoccupantes en matière de promotion des droits de l’enfant et de la femme.

Au delà de l’équité, l’accent doit être mis sur le développement humain, sur les droits de l’homme et de la dignité humaine« , a-t-il déclaré avant de souhaiter que tous les acteurs (État, collectivités locales, société civile) s’impliquent davantage dans la protection de ces droits fondamentaux.

Le ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Mme Maïga Sina Damba, a réaffirmé l’intérêt des pouvoirs publics pour la Journée de l’enfant africain comme en atteste la présence des plus hautes autorités aux cérémonies de célébration. Au nombre des actions majeures entreprises par le gouvernement en faveur des enfants, Mme Maïga Sina Damba a cité l’adoption d’un code de protection de l’enfant.

Le ministre a aussi fait remarquer que les enfants n’ont pas que des droits. Ils ont aussi des devoirs comme le respect des parents, des supérieurs et personnes âgées, le respect de l’identité et des valeurs nationales, le respect de l’environnement, de la Constitution et des lois de la République.

L’intervention du président de la République a mis fin à la cérémonie. Amadou Toumani Touré s’est dit très heureux comme toujours, d’être avec ses amis pour célébrer la journée qui leur est dédiée. Il a salué l’action des associations qui oeuvrent à la promotion et à la protection des droits des enfants.

Le chef de l’État a rendu un hommage en particulier au rapporteur général du Comité d’experts africains sur les droits et le bien-être de l’enfant de l’Union africaine, Moussa Sissoko, et au président de la COMADE, Mahamadou Cissé, pour avoir choisi de se battre pour la cause des enfants.

« J’ai pris bonne notre de vos préoccupations« , a assuré le président Touré. Parlant des devoirs des enfants, il a estimé qu’il ne s’agissait pas d’une question de règlements ou de loi, mais de moeurs et de traditions dans lesquels il fallait puiser pour comprendre combien que l’enfant appartient à toute la communauté, à tout le pays.

Il a salué la présidente du Parlement des enfants pour avoir été à la hauteur de la mission qui lui est confiée et pour s’être toujours conduite en élève exemplaire.

De bons résultats scolaires :

Le chef de l’État a par ailleurs promis que le ministère en charge de la promotion de l’enfant bénéficiera de l’accompagnement du gouvernement pour pouvoir atteindre ses objectifs, avant d’inviter ses « amis » à bien se préparer pour assurer la relève. « Aimer son pays, c’est respecter ses lois, c’est remplir ses devoirs, c’est respecter ses symboles« , a-t-il précisé.

Le président de la République a saisi l’opportunité pour évoquer l’école et félicité les élèves admis au CEP. Cet examen a enregistré un très fort taux d’admission, notamment dans la Région de Kidal où il a atteint 87%. « C’est pour dire que malgré les difficultés qu’une partie de Kidal connaît, les enfants ont tenu à aller à l’école, à rester à l’école.

En ce jour solennel consacré au massacre des enfants de Soweto, nous voulons dire aux enfants de Kidal que nous sommes avec eux et que nous allons tout faire pour que le calme et la quiétude revienne dans cette partie du pays« , a-t-il promis.

La cérémonie a été l’occasion d’offrir des cadeaux à des enfants crédités de grandes performances scolaires. C’est le cas Ménéssa Diakité qui s’est classée première du concours de dictée au Mali et d’un autre concours international qui mettait en compétition des élèves de notre pays, de France, du Canada, des États-Unis.


M. KÉITA

17 Juin 2008