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Ce sont des enfants âgés de 0 à 5ans qui sont concernés par la vaccination contre la poliomyélite sauvage qui a resurgi dans les pays de la sous-région. Le lancement de la vaccination dans notre pays s’est déroulé jeudi à Sénou, en Commune VI du district de Bamako.

C’est le président Amadou Toumani Touré, des membres du gouvernement et des représentants des organisations partenaires dans la lutte contre la poliomyélite (Uncef, OMS) qui ont administré jeudi les premières goûtes du vaccin contre la polio sauvage à des enfants âgés de 0 à 5 ans à Sénou, un quartier périphérique de Bamako, marquant ainsi le coup d’envoi de l’opération de vaccination qui prend fin le 31 octobre.

Certes l’initiative mondiale d’éradiquer la maladie, depuis 1997, a connu un succès, particulièrement au Mali. En 1988, 350 000 cas ont été recensés dans 124 pays et à la fin de la même année, ce chiffre est tombé à 1500 cas soit une réduction de 95 %.

 » Mais les 5 % représentent pour nous une menace permanente et nous interpelle à achever le travail », a indiqué le ministre de la Santé, Oumar Ibrahima Touré, d’autant plus qu’au Mali 4 cas de polio sauvage ont été notifiés dont le plus récent, celui de type 3, a été détecté dans le district sanitaire de Gao le 15 octobre 2010.

 » La détection de cas est considérée comme une urgence internationale », a ajouté le ministre Touré, précisant que tant qu’il existe un pays endémique dans notre sous-région ouest-africaine, tous les autres pays sont exposés. Le Mali n’est pas le seul pays qui a connu une ré-contamination, il faut y ajouter le Ghana et le Togo.

D’où la nécessité d’une synchronisation de la vaccination qui se déroule simultanément dans 11 pays de l’Afrique de l’Ouest (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Gambie, Guinée-Conakry, Guinée-Bissau, Libéria, Mali, Niger, Sénégal, Sierra Léone).

Pour ce qui est de notre pays, au cours de cette campagne, 4 676 425 enfants de 0 à 5 ans, même ceux déjà vaccinés devraient recevoir la dose de vaccin. Pour cela, l’Etat et ses partenaires n’ont pas lésiné sur les moyens humains et financiers.

L’opération va coûter, aux dires du ministre de la Santé, environ 1 milliard de F CFA, alors qu’ils seront 20 478 vaccinateurs et 2424 superviseurs sur le terrain pour assurer la réussite de l’opération, la stratégie adoptée étant le porte-à-porte.

Les partenaires notamment l’Unicef et l’OMS à travers leurs représentants respectifs, Marcel Rudasygwa et Dr. Fatoumata Diallo Binta Tidiane ont tous assuré du soutien indéfectible de leurs organisations pour faire bouter hors du continent la polio sauvage, « il faudra impérativement aller jusqu’au village le plus difficile d’accès pour retrouver les enfants et les vacciner », a suggéré Dr. Diallo. Et M. Rudasygwa d’ajouter que des maladies handicapantes peuvent être évitées grâce à la vaccination.

Denis Koné

29 Octobre 2010.