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Dans une lettre ouverte au président de la République dont une copie a été déposée à notre rédaction, l’Association des jeunes volontaires de l’Apej regrette qu’au moment où l’Etat programmait le retour à la maison des adhérents malgré trois années d’expériences, elle assistait à des recrutements massifs au niveau de tous les départements ministériels. Elle en appelle à l’esprit de justice et d’équité du chef de l’Etat.

« Nous venons très respectueusement attirer votre attention sur un certain nombre de faits. Comme vous le savez, à la fin de notre contrat, le 30 juin 2008, nous avons entamé une série de manifestations pacifiques afin d’attirer l’attention du gouvernement sur notre insertion professionnelle comme conventionnaires dans les services publics et parapublics de l’Etat.

Malgré de multiples sollicitations et démarches restées infructueuses, nous sommes aujourd’hui au regret de vous informer qu’au moment où l’Etat programmait notre retour à la maison avec nos trois années d’expériences, nous assistions impuissamment à des recrutements massifs au niveau de tous les départements ministériels sans tenir compte de ceux-là mêmes qui ont rendu de bons et loyaux services à la nation.

Cette situation d’injustice et d’inégalité ne saurait être cautionnée dans un Etat où la justice et l’équité constituent le garant de la stabilité sociale. En outre, d’autres volontaires du même programme ont été recrutés dans leurs services respectifs tandis que la majeure partie a été abandonnée à leur sort. Mieux, encore d’autres volontaires ont vu leurs projets approuvés depuis 2007 et qui malheureusement attendent toujours désespérément leur financement.

Face à ces situations d’injustice et d’inégalité, nous avons entamé une grève de la faim du 16 au 18 octobre 2008 à l’Eglise Notre Dame des champs de l’Hippodrome afin d’exprimer tout notre désespoir et d’obtenir du gouvernement un plan d’insertion professionnelle des autres jeunes volontaires. Cette grève de la faim nous a conduit à la signature d’un protocole d’accord avec le gouvernement.

Dans ce protocole d’accord, il est question de la mise en place d’une commission ad hoc, chargée de l’application dudit protocole ; aujourd’hui force est de reconnaître que cette commission ad hoc n’a jamais vu le jour puisque butée à un conflit de compétence entre l’Apej et le département de tutelle avec une mauvaise foi manifeste de ce dernier.

Les jeunes volontaires que vous appeliez si affectueusement mes amis demandent votre implication personnelle Excellence, pour la résolution définitive de cette crise qui n’a que trop duré et qui pouvait être évitée si l’Etat avait procédé depuis 2007 à l’insertion progressive des volontaires.

Après avoir été contraint à observer une grève de la faim pour exprimer notre désespoir et notre angoisse, nous ne souhaiterions plus subir d’autres formes de sévices’ pour obtenir l’application de ce protocole d’accord et qui pourraient ternir l’image de notre pays.

Excellence Monsieur le président, la jeunesse du Mali en général et les jeunes Volontaires en particulier comptons sur votre volonté ardente à endiguer le fléau du chômage comme mentionné dans le PDES : le problème de l’emploi s’assimile à une question de sécurité nationale ».

Fait à Bamako, le 24 novembre 2008

Association des jeunes volontaires de l’Apej

Le président

Abidina Karambé

27 Novembre 2008