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L’initiative de créer une agence de l’emploi pour les jeunes est certes salutaire dans la forme. Mais à l’examen des prérogatives de ladite agence, l’initiative pêche dans le fond, en tout cas s’agissant des jeunes juristes qui, signalons le, sont automatiquement voués au chômage dès l’obtention du diplôme à cause du verrouillage systématique et débridé de l’accès aux professions de droit censées être libérales comme ailleurs.

En effet, le Gouvernement trouvera mal les arguments qu’il faut pour justifier la singularité du cas malien avec le nombre actuel d’avocats (239), d’huissiers (60), de notaires (29) non seulement pour plus de 12 000 000 d’habitants mais aussi a cette heure de mondialisation marquée à la fois par une concurrence rude basée sur la valeur intrinsèque de l’individu (d’où la notion de profession libérale) et par l’intégration permettant aux jeunes juristes acceptés dans ces corps des pays de la sous région ayant signé la réciprocité d’établissement avec le barreau malien par exemple, à venir s’installer au Mali et exercer les dites professions au détriment des jeunes juristes maliens exclus par des textes régentant ces professions avec la bénédiction de l’Etat malien.

Par ailleurs, tout en m’excusant auprès des démocrates, je rappelle qu’en matière d’emplois des jeunes juristes, le régime de la IIè République a fait mieux en les intégrant dans les professions libérales, juridiques et judiciaires contre bien sûr le gré des anciens agrippés à leur gagne-pain comme le renard sur sa proie.

Alors démocrates que nous sommes, cessons de nous singulariser par des pratiques qui ne nous honorent point. Mettons la démocratie au service réel du développement ; développement qui passe nécessairement par la création d’emplois surtout dans le secteur privé dans lequel évoluent ces professions en ces temps de Politique d’Ajustement Structurel privant les jeunes de la Fonction Publique.

Mamadou Fadiala Kéïta

08 décembre 2005.