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Dans un entretien, le directeur général de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), Jacques Diouf, a soulevé la problématique de l’agriculture sur le continent et le rôle de son organisation dans la lutte contre la faim.

La 24e Conférence régionale de la FAO que notre pays a abrité du 30 janvier au 3 février a été l’occasion, selon M. Diouf, d’identifier les problèmes qui se posent et d’essayer d’y faire face.

Il s’agit surtout de la famine (des enfants qui ne mangent pas à leur faim à cause de la sécheresse), la part de l’Afrique dans le commerce international baisse de même que dans les exportations agricoles et le nombre de personnes qui ont faim augmentent de jour en jour.

« Voilà des données objectives et nous essayons de trouver des réponses à ces préoccupations dans un contexte mondial de globalisation », explique M. Diouf.

Selon lui, il appartient aux gouvernements et à leurs peuples de mener des actions appropriées pour lutter contre la faim sans plus tarder car, prévient-il, « nous avons une population de 6 milliards qui va passer à 9 milliards. Il y a la problématique d’une augmentation de la production dans un cadre qui ne nuit pas à l’environnement qui préserve les conditions naturelles pour les générations futures ».

La FAO, promet M. Diouf, va faire les études nécessaires, travailler avec les Etats membres pour les conseiller, les appuyer ; mobiliser des ressources en leur faveur et aussi s’assurer que le choix des partenaires au développement soit en harmonie avec ce qui est nécessaire dans ces pays.

Afin de relancer très rapidement la productivité, la conférence de Bamako a préconisé certaines mesures urgentes au nombre desquelles la maîtrise de l’eau, l’instauration des stocks de sécurité alimentaire, l’utilisation appropriée des engrais, le choix de bonnes semences.

« En Afrique, 7 % des terres arables sont arrosées contre 38 % en Asie. Le continent utilise seulement 3 % de son eau pour l’agriculture contre 10 % en Amérique latine », déplore le DG de la FAO.

En plus de porter à la connaissance de la communauté internationale ces faits et ces chiffres, la FAO mène depuis près d’un demi-siècle des actions vigoureuses en vue d’inverser cette tendance. L’Organisation a apporté son soutien à la préparation du programme d’Etat et de développement agricole du Nepad.

A la demande de 51 pays, elle a déjà préparé pour 48 Etats les programmes à moyen terme d’investissement et les profils de projets bancables pour traduire ce programme continental en programme national.
« Pour les profils de projet bancable, la FAO a déjà réalisé avec les experts nationaux 200 pour une valeur de 7,3 milliards de dollars », informe M. Diouf.

Au niveau des unions économiques et régionales, la FAO a préparé avec des experts des programmes régionaux de sécurité alimentaire pour l’Uémoa, la Cédéao, la Cémac, la SADC, la Comessa, la Cen-SAD, etc.

« Nous sommes très encouragés, en plus de la coopération Nord-Sud classique, par une coopération Sud-Sud. Rien qu’au Nigeria, nous avons 500 experts chinois, qui, dans le cadre du programme de coopération de la FAO, appuient le Programme national de sécurité alimentaire du Nigeria », conclut Jacques Diouf.


Sidiki Y. Dembélé

06 février 2006.