Tout le gratin du Rassemblement des houphouetistes pour la démocratie et la paix (RHDP), était réuni samedi dernier au stade Félix Houphouët Boigny pour l’investiture festive et fastueuse du candidat du parti, le président sortant Alassane Ouattara. Des dizaines de milliers de militants se sont en effet massés à l’intérieur et autour de la plus grande enceinte sportive de la Côte d’Ivoire, pour entendre la voix de stentor de leur porte-étendard appeler à la mobilisation générale afin de battre à plate couture et ce dès le premier tour, les autres candidats à la présidentielle d’octobre prochain. Sur la pelouse, l’heure n’était pas à l’expression des peurs ou des doutes, mais plutôt à l’affichage d’une confiance sans borne et d’un triomphalisme outrancier de celui qui se considère comme un « candidat malgré lui ». Ce risque est d’autant plus élevé qu’on entend déjà çà et là des discours arrière-gardistes dessiner les contours communautaires de la crise politique en cours, avec des débordements meurtriers comme ceux auxquels on a assisté à Gagnoa, à Bonoua et à Divo, dans le sud du pays. Alassane Ouattara, qui est à ce jour le personnage le plus clivant de son pays, pourrait, dans le même ordre d’idée et pour couper l’herbe sous les pieds de ses détracteurs, surprendre ses compatriotes en démissionnant de ses fonctions présidentielles en cours de mandat, s’il venait à être réélu en octobre prochain, quitte à trouver entre-temps un vice-président qui le remplacera poste pour poste, jusqu’ aux prochaines élections en 2025. Hamadou GADIAGA/Lepays.bf