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C’est aujourd’hui que le président Amadou Toumani Touré sera officiellement investi pour un nouveau bail de cinq ans. Evénement grandiose de portée nationale, voire international, en raison de la qualité et du nombre des invités à Bamako. En effet, il est attendu près d’une vingtaine de chefs d’Etat et de Gouvernement en cette circonstance. Ainsi, la capitale malienne vibrera pendant ce 8 juin sous l’ambiance de l’accueil de nos hôtes, mais aussi les cérémonies, au cours desquelles le président de la République prêtera serment devant Dieu et les hommes, notamment le peuple malien et ses hôtes de marque.

L’investiture d’aujourd’hui est très significative pour les Maliens, au-delà même de son caractère solennel. En effet, il ne s’agit pas de l’arrivée d’ATT au pouvoir, mais de sa reconduction dans ses fonctions de chef de l’Etat.

LE SENS DE L’INVESTITURE

L’investiture à nouveau du président Amadou Toumani Touré est significative en ce sens que c’est l’occasion pour lui de renouveler son serment au peuple malien. En effet, le président de la République a déjà défini l’orientation générale de sa politique de développement socio-économique à travers son projet de société pour le quinquennat, le Programme de Développement Economique et social (PDS).

Un programme très ambitieux qui prend en compte les besoins spécifiques des millions de Maliennes et de Maliens. L’investiture d’ATT est l’opportunité pour lui de prendre à témoin les représentants du peuple et l’opinion publique internationale par rapport à ses ambitions pour le Mali. De cette manière, il donnera en quelque sorte le tableau de bord de sa gestion des affaires publiques durant le quinquennat.

LES GRANDS DEFIS A ATT

Une frange importante de l’opinion publique nationale et internationale se réjouït des efforts dejà déployés par le président Amadou Toumani Touré lors du mandat qui vient de prendre fin. Mais, eux, comme le président de la République lui même, sont convaincus que le Mali est un pays qui demeure en chantier.

Ce qui signifie que pratiquement dans tous les domaines il y a des efforts énormes à faire pour contribuer efficacement à la prise en charge des nombreuses préoccupations socio-économiques, comme c’est le cas dans tous les pays en développement. Les défis, pour ainsi dire, sont nombreux. En effet, la démocratie malienne est confrontée au sempiternel problème de l’école malienne, souvent caractérisés de crises scolaires.

Les résultats obtenus dans ce secteur demeurent en déçà des attentes. A cela, il faut ajouter la dégradation des conditions générales de vie et de travail des populations, non pas parce que rien n’a été fait pour alléger les souffrances des populations, mais parce que les Maliens ont pris beaucoup de retard, en ce qui concerne l’amélioration des conditions de vie avec des niveaux de salaires très bas, en-deçà de ceux de la plupart des pays voisins de façon générale.

Il faudra aussi préciser que d’ici là, les Maliens n’ont pas réduit leur train de vie, au contraire, et au même moment, il y a eu la poursuite du renchérissement des prix des denrées et services divers: produits alimentaires, carburants entre autres.

LE CONTROLE DES PRIX DES DENREES SUR LE MARCHE

Ce que l’on retient, c’est que lors du dernier conseil des ministres, les autorités du pays se sont engagées à prendre les mesures qui s’imposent pour contrôler les flux des prix sur le marché. Au-delà de cet engagement politique, il importe de souligner qu’en raison du libéralisme économique amorcé depuis l’ouverture démocratique, les autorités du pays ont du mal à exercer un contrôle régulier et efficace du marché. Dans ces conditions, y a-t-il lieu d’espérer que les attentes des consommateurs seront comblées?

C’est la question que l’on se pose un peu partout. Mais ce qui est sûr, c’est que le besoin est pressant et les autorités de tutelle le savent bien. Aussi, on se rappelle qu’il y a quelques années, lors d’un conseil des ministres, un décret a été pris relatif au contrôle de la qualité des produits sur le marché, notamment les concerves. Mais aujourd’hui encore, les consommateurs attendent l’application de ce décret. Alors, en sera-t-il le cas pour la récente mesure?

Au-delà de ces aspects, malgré les réticences de certains, notamment ceux qui pensent qu’ils sont oubliés, il y a nécessité de poursuivre les efforts de désenclavement intérieur et extérieur et d’aménager des périmètres irrigués pour contribuer à accroître la productivité en vue d’aller vers la sécurité alimentaire et sa pérennisation.

Les logements sociaux ne sont pas en reste; ce programme se poursuivra en vue d’accroître le nombre d’heureux bénéficiaires. Cette ambition est la preuve que ce projet a été porteur. Aussi, au moment où le président de la République renouvelle son bail à Koulouba, il importe qu’il ait une attention particulière sur les prix, surtout des denrées alimentaires sur le marché.

En effet, à la faveur du libéralisme sauvage, anarchique, tous les prix sont pratiqués au Mali depuis quelques années, à la douleur des consommateurs et au grand dam des associations de consommateurs. Cela est sans doute l’un des plus grands défis que le président réélu doit relever.

Moussa SOW

08 juin 2007.