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Les besoins de développement, d’augmentation des productions nationales dans pratiquement tous les secteurs de la vie socio-économique sont grandissants eu égard à la croissance démographique au Mali d’une part et au contexte actuel de mondiali-sation et de globalisation qui impose de nouvelles habitudes, en raison de l’ouverture des différents pays sur le monde.

Nous sommes dans un tel contexte où difficilement un pays peut se développer sans s’ouvrir au reste du monde comme c’était le cas avec les pays socialistes avec des monnaies non convertibles évoluant strictement dans le cadre de communautés spécifiques.

C’est surtout avec l’ouverture démocratique et l’option du libéralisme économique qui a fait du secteur privé le moteur du développement que l’accent a été mis sur la promotion des investissements au Mali. Et depuis, les efforts se poursuivent. Mais il y a des préalables pour stimuler les investissements.

Ils sont relatifs aux conditions mêmes des investissements qu’il faudra revoir. En plus, un travail d’identification des investisseurs potentiels s’impose.

Pour en arriver là, il fallait aussi dégager les secteurs prioritaires d’investissement ou secteurs porteurs. Tout ce travail est accompli. Ce qui dénote d’avancées significatives. Une donnée récente et non moins importante est relative à la mobilisation des Maliens de l’Extérieur, de leurs ressources en faveur du développement.

La diaspora malienne regorge en effet de compétences et d’énormes capacités de financement : c’est pour cette raison que le pouvoir ATT a mis un accent particulier sur la mobilisation de ce groupe et son incitation à envisager des investissements dans leur pays natal.

Dans son projet de société le président de la République a mis l’accent sur la mise en oeuvre d’une diplomatie de développement pour multiplier les opportunités d’investissement au Mali. Cela concerne autant les étrangers que les Maliens de la diaspora.

DES HANDICAPS

Ce processus, qui est en marche, se trouve confronté à quelques difficultés. Il s’agit, notamment de celles relatives à un code des investissements davantage incitatif, au coût de l’eau et de l’électricité, de même qu’aux facilités d’accès aux titres fonciers industriels. De 2002 à ce jour, force est de constater que les choses évoluent dans ce sens, mais de façon timide.

Les autorités actuelles en ont conscience, c’est pourquoi les efforts se multiplient dans toutes les directions afin de transcender les entraves à l’atteinte des objectifs majeurs. Dans ce sens, les négociations se poursuivent encore avec EDM-SA en vue d’obtenir des baisses substantielles des tarifs d’eau et d’électricité.

Selon des indiscrétions, les négociations sont avancées et il y a de fortes probabilités que d’ici la fin de l’année se concrétise une baisse significative des tarifs d’eau et d’électricité. L’espoir est permis quand on sait que, du côté des communications téléphoniques, les tarifs ne cessent de baisser. Cela est rendu possible à la faveur de la concurrence entre les deux opérateurs de téléphone Sotelma/ Malitel et Ikatel.

Si l’on venait à obtenir effectivement une baisse considérable des tarifs d’eau et d’électricité comme souhaité, cela donnerait sans doute un coup de fouet à l’investissement au Mali, pourvu qu’il y ait les mesures d’accompagnement au niveau des conditions d’acquisition du foncier industriel.

DES SERVICES TECHNIQUES SOLLICTÉS

Le développement d’un pays comme le Mali est un processus de longue haleine, en raison de la persistance des facteurs décourageant l’investissement, auxquels des autorités s’attellent à trouver les solutions idoines qui passent également par une fiscalité alléchante.

Or, nous sommes à un moment où les services des impôts sont en train de mettre les bouchées doubles pour renflouer les caisses du trésor public en élargissant l’assiette de recouvrement.

Ce service qui ne cesse d’augmenter ses recettes et d’améliorer ses performances doit certainement prendre en compte les aspects relatifs à l’incitation aux initiatives d’investissement. C’est à cette condition qu’il facilitera l’objectif des pouvoirs publics de promouvoir les investissements au Mali.

Ils ne sont pas les seuls, le ministère des Domaines de l’Etat et des Affaires foncières a un rôle de premier plan à jouer à partir de l’amélioration des conditions d’accès aux propriétés foncières qui représentent, en fait, le fondement même des investissements dans le secteur industriel.

L’INVESTISSEMENT ET LA CRÉATION D’EMPLOIS

L’investissement est un domaine incontournable en matière de création d’emplois surtout lorsqu’il concerne les activités industrielles. Au Mali, s’il y a un secteur de l’économie qui est à la traîne, c’est bien celui de l’industrie. Or, ce secteur est gros pourvoyeur d’emplois, notamment dans les pays en développement où le chômage se pose avec une très grande acuité.

Au rythme où les autorités actuelles vont, les perspectives promettent d’être bonnes avec l’élargissement des domaines d’investissement mais aussi une implication plus accrue des Maliens de l’Extérieur qui sont appelés à jouer un rôle important dans ce domaine.

Moussa SOW

26 juillet 2005