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En marge des travaux de l’Assemblée Parlementaire Paritaire ACP-UE, qui vient de s’achever à Bamako le jeudi 21 avril dernier, après environ une semaine de discussions et d’échanges entre les deux groupes parlementaires (ACP-UE) pour une coopération plus renforcée, la représentation de l’Union Européenne au Mali a organisé une visite de terrain dans le Mandé, pour faire un zoom sur un pan de ses réalisations au Mali. C’était le mercredi 20 avril.

La Première étape de cette visite dans le Mandé fut la commune de Siby où la population de cette localité a réservé un accueil chaleureux à la délégation de l’UE conduite par Thierry Cozier, conseiller aux infrastructures et aux transports.
C’est dans un bain de foule où l’atmosphère était bon enfant au regard des prestations des chasseurs et d’un groupe folklorique du terroir que les délégués du chef du village, de l’association des femmes entrepreneurs qui fabriquent du savon traditionnel à base de fruits et légumes et le maire Bréhima Camara, ont pris successivement la parole pour magnifier les efforts que déploie l’UE en vue de la promotion socio-économique de ces contrées.

Ces efforts s’articulent autour du développement de l’éducation et de l’aménagement des pistes rurales en passant par l’adduction d’eau. Mais, les Mandekas de Siby ne se sont pas limités à chanter les louanges de l’Union Européenne, ils ont, en outre, demandé à ce que « leurs amis » fassent davantage dans le domaine de l’adduction d’eau, de la santé et même de l’éducation. Tenez vous bien ! A Siby, pour une population de 7000 habitants, il n’existe qu’un point d’eau, trois salles de classes et un centre de santé qui manque de beaucoup de choses (médicaments et matériels) et qui n’est même pas clôturé. Ce qui ouvre la voie à toutes sortes d’insécurité.

Pour sa part, le chef de la délégation de l’UE, Thierry Cozier a laissé entendre que le choix de Siby pour la visite n’est nullement un fait du hasard. « En effet, Siby est une commune exemplaire en matière de décentralisation. Votre commune dispose des potentialités qu’il faut revaloriser pour que vous-même vous participiez davantage à votre propre développement. Il s’agit de l’entrée et la sortie de Kama, un lieu historique qui retrace les œuvres magnifiques de votre ancêtre Kamadjan. Cet endroit peut-être aujourd’hui un lieu touristique qui drainera des milliers et des milliers de touristes de par le monde vers votre commune. Toute chose qui pourra vous aider à participer pleinement à votre développement » a souligné Thierry Cozier avant de déplorer le fait qu’il ne figure pas de femme dans le bureau du Conseil communal.

Pour cela, il a invité les hommes à faire des ouvertures aux femmes et a appelé celles-ci à se battre pour corriger cet état de fait. « Quand il y a des femmes aux côtés des hommes pour défendre une chose, cette chose a beaucoup plus de chance de se solder sur un succès que s’il n’y a que des hommes pour la défendre » a-t-il martelé avant de faire le tour de certaines réalisations. Ce tour a abouti à la visite de l’unique réservoir d’eau du village inauguré en septembre 2003. D’une capacité de 6 000 litres ce réservoir est alimenté à partir d’un groupe électrogène qui consomme deux litres de gas-oil par chargement.

Ensuite, ce fut l’étape de l’école primaire constituée de trois salles de classe. Pour la réalisation de toutes ces infrastructures, l’Union Européenne a déployé des efforts financiers considérables et elle ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. « Notre appui ne fera pas défaut tant qu’il est nécessaire pour le développement » a souligné Thierry Cozier. Enfin, la délégation a visité l’entrée et la sortie de Kamadjan, ancêtre des Camara, située au milieu de la colline et a eu droit à une belle démonstration d’escalade des jeunes du village.

Après Siby, la délégation s’est rendue à Naréna pour visiter le tronçon qui rallie ce village à Kourémalé où l’UE intervient dans le bitumage.
Le coût du tronçon Naréna-Kourémalé de 36 Km en revêtement d’enrobée est de 12,3 millions d’euros. Le marché des travaux a été exécuté en 12 mois par l’entreprise française Colas et la surveillance a été assurée par le bureau d’étude espagnole TYPSA. La réception provisoire a eu lieu le 30 juillet 2004 et la réception définitive est prévue le 30 juillet de cette année.

La réalisation de ce tronçon Naréna-Kourémalé s’inscrit dans la même optique que celle de la bretelle Kayes-Kidira. Il s’agit d’éviter de dépendre du seul port d’Abidjan et ne pas tomber dans le phénomène d’engorgement du port de Dakar. A cause de la crise ivoirienne qui occasionne d’énormes pertes à l’économie malienne en matière portuaire.

C’est pourquoi, le Mali, avec l’Union Européenne et d’autres partenaires au développement, a trouvé essentiel d’ouvrir des couloirs de transport Bamako-Dakar et Bamako-Conakry. Ce dernier corridor est, en fait, l’accès le plus court avec des facilités portuaires. Il est de 980 Km de Bamako à Conakry contre 1220 de Dakar ou d’Abidjan.

Alassane DIARRA

Envoyé spécial

22 avril 2005