La situation d’insécurité dans le Nord du Niger est en train de faire planer le spectre de la première rébellion armée qui a endeuillé de nombreuses familles nigériennes et entravé les efforts de développement de la région d’Agadez. A chaque fois que l’occasion s’est présentée, votre journal avait alerté l’opinion sur les accointances qui existent entre les rebelles nigériens et maliens. Ces derniers, dirigés par Ibrahim Bahanga, sont responsables de l’attaque de Tinzawaten avec l’appui des rebelles du Mouvement des Nigériens pour la Justice. Ibrahim Bahanga est actuellement déclaré indésirable par les ex-rebelles du Mali. Aux dernières nouvelles, Bahanga serait en territoire nigérien en compagnie des combattants du MNJ avec lesquels il a participé à la bataille de Tezirzayt. Nous vous proposons l’interview qu’il a accordée à un de nos confrères maliens.
Question : Après les accords d’Alger et la fête de Kidal, vous avez repris les armes, pourquoi cela ?
Réponse : Nous avons repris les armes, car au lendemain des accords d’Alger, l’application du document n’était pas normale. Cela s’est constaté par le renforcement du dispositif militaire dans la zone, la création des postes de sécurité et les fouilles dans les maisons. C’est un avertissement au gouvernement malien. Les problèmes que nous avons au Mali sont les mêmes que rencontrent les rebelles Nigériens. Militairement, nous avons une alliance qui est là et politiquement ça viendra.
On remarque que vous êtes le seul groupe armé à faire la rébellion au Mali. Vous êtes maintenant dans le désert nigérien, est-ce à dire qu’il y a une alliance entre votre front et celui du MNJ ?
L’alliance existe depuis longtemps, depuis que nous avons reçu des formations militaires en Libye. Cela existait il y a une vingtaine d’années. Suite aux rébellions qu’avaient connus le Mali et le Niger, il y a eu des accords de paix qui ne sont jamais respectés par les autorités. Pour nous, il ne faut pas que chaque fois des gens revendiquent, qu’on leur colle des étiquettes négatives. Nous sommes là pour la défense des droits.
On vous qualifie d’un grand trafiquant de drogue et de cigarettes, est-ce réellement vrai ?
J’ignore toutes ces accusations. Je ne suis ni trafiquant, ni complice.
Entretien réalisé par Temoust
30 août 2007.