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Nous avons eu plusieurs rencontres avec le département en charge du foncier et celui de l’Administration Territoriale sur cette queston. Il ne faut pas se le cacher, le foncier constitue aujourd’hui une importante source de revenus pour les collectivités décentralisées”, a affirmé le président de l’AMM. Sans la vente des terres, les communes ne peuvent-elles pas survivre ?

Le président de l’AMM répond par l’affirmative puisque la preuve en est que depuis bientôt deux ans la mesure de suspension est en vigueur. Et pourtant aucune commune n’a cessé de fonctionner ; tout de même, les ressources provenant de la vente des terres sont d’un apport capital aux communes.

La question du transfert des compétences et des ressources

La décentralisation qui signifie le transfert des pouvoirs aux collectivités locales est entrée en vigueur au Mali dans les années 1999 non sans peine. Si les décrets instituant le transfert de certaines compétences aux collectivités tels les secteurs de l’éducation, de la santé et de l’hydraulique sont effectifs depuis juin 2002, les ressources qui doivent les accompagner se font toujours attendre. L’Etat est toujours réticent à mettre à la disposition des collectivités les ressources nécessaires pour leur indépendance économique.

Cet état de fait n’est pas sans conséquence sur les communes surtout en milieu rural. Ces communes ont vu leur situation financière se détériorer de façon dramatique et dans certaines localités, c’est l’asphyxie. Comme si cela ne suffisait pas, la mesure de suspension d’attribution des lots prise par le gouvernement à la veille des élections communales de mai 2002 pour, dit-on, “moraliser ces élections” est venue s’ajouter à un tableau déjà sombre.

En fait, le foncier constitue de nos jours une importante source de revenus pour les collectivités décentralisées. C’est pour cette raison que les collectivités qui supportent difficilement cette situation plaident pour la levée de la mesure de suspension d’attribution des lots.

Le président de l’AMM, M. Abdel Kader Sidibé annonce pour septembre la levée de la mesure. Jusqu’à preuve de contraire, nous osons croire que nos autorités tiendront promesse ; elles qui affirment de plus en plus que la décentralisation est un processus irréversible. Il y a donc lieu de faire des efforts de part et d’autre pour alléger la souffrance de nos populations. A chacun sa partition.

Daba Balla KEITA

08 août 2005