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Depuis, l’opération militaire menée à Kidal le 23 mai dernier conduite par Hassane Fagaga avec la bénédiction de Iyad Ag Ghaly, les insurgés de Kidal, retranchés depuis un mois à Tegharghat, ont opté pour la stratégie de souffler le chaud et le froid qui a consisté à appeler l’Etat à négocier avec eux « sous l’égide d’un pays étranger » et à recevoir certaines notabilités du Nord aux lendemains de l’attaque.

Le chaud, c’est cette vaste campagne de désinformation et d’intoxication à travers les médias internationaux et sur des sites crées pour la cause.

A travers ces différents canaux, Iyad et ses hommes tentent d’atteindre la conscience de l’opinion internationale. La stratégie est connue : tenter de focaliser l’attention de l’opinion internationale sur le Mali.

Pour cette démarche, Iyad compte remettre en place certains de ses réseaux qui, en 1992, se sont signalés en Europe. A l’époque, le Mali avait de justesse échappé à des sanctions de la communauté européenne sous la pression de lobbies qui avaient pris fait et cause pour le mouvement touareg au Mali et au Niger.

Il a fallu d’intenses campagnes de la part du gouvernement malien et même du Parlement, dirigé à l’époque par Ali Nouhoum Diallo, pour éviter des sanctions. Ayant sans doute à l’esprit cet épisode de la rébellion, Iyad veut une fois de plus mettre le pays sur la sellette, au moment où des négociations sont en cours, sous l’égide de l’Algérie.

Des sites sont ainsi alimentés. Tenez, la semaine dernière, l’on apprenait sur un site la création d’un Mouvement armé dirigé par Iyad. Dans cette même logique, de milieux proches des insurgés (?) annoncent également la création d’une « conférence nationale pour la libération de l’Azawad« , à Rabat au Maroc.

En fait, beaucoup d’interrogations et de doutes subsistent sur cette création. Car il s’agit là de l’oeuvre d’un homme qui a étudié au Maroc. Mais pour des raisons évidentes de santé mentale, il a été obligé de quitter ce pays pour la Mauritanie où il séjourne actuellement.

Cet homme veut-il profiter de la situation actuelle. A quelle fin ? A-t-il agi sur injonction des insurgés de Kidal ? A-t-il des mentors extérieurs ? Autant de questions au sujet d’un malade !

A Bamako, la représentation diplomatique marocaine est catégorique : « à Rabat aucune structure n’a été créée au nom des insurgés« . Les Marocains estiment qu’il y a une manipulation derrière cette nouvelle.

En clair, certains tentent visiblement d’entraîner le Maroc dans les problèmes intérieurs du Mali et de nuire aux bonnes relations entre Bamako et Rabat, au delà entre le Mali et d’autres pays.

Cela procède, par ailleurs, de la stratégie mise en place par les insurgés. Depuis les montagnes de Tegharghat, d’une part, ils annoncent leur disponibilité à négocier ; de l’autre, ils multiplient des actes qui sont loin de prouver leur bonne foi.

C.H Sylla

28 juin 2006.