Les femmes et jeunes de Ntonnasso de Koutiala sont sortis très nombreux le 30 janvier 2006 pour manifester leur mécontentement face aux multiples cas d’incendies à l’Huicoma, située dans le même quartier.
Des dizaines de femmes et de jeunes ont manifesté lundi matin dans les rues de Koutiala contre Huicoma, accusée de pollution.
Partis du quartier Ntonnasso, les marcheurs ont sillonné plusieurs quartiers de Koutiala avant de se diriger vers l’Hôtel de ville situé en plein centre commercial de la Capitale de l’Or blanc.
« Nous en avons marre de ces petits cas d’incendie presque quotidiens qui peuvent dégénérer comme en 1999. On ne peut même plus cuisiner sans risque. Nos enfants souffrent de problèmes oculaires. Nous sommes quotidiennement contaminés, car l’air que nous respirons sent du coton, Huicoma a pollué l’air », s’insurgeait Fatou, une des nombreuses marcheuses.
Une autre femme, qui avait du mal à contenir sa furie, a ajouté sur un ton comminatoire que : « La prochaine fois, nous marcherons jusqu’à Bamako ».
Un jeune répondant au prénom de Chaka a été on ne peut plus clair : « Nous voulons la délocalisation de l’usine ».
Dans le lot des manifestants, on notait la présence massive des élèves et enseignants d’un établissement privé qui a élu domicile dans le quartier.
Un enseignant, qui s’est exprimé sous le couvert de l’anonymat, a témoigné, « je vous assure qu’à cause du degré de forte pollution dégagée par Huicoma nous sommes très souvent contraints de libérer les enfants car il devient très dangereux de respirer ou de ne pas porter des lunettes ».
Pour Issiaka Diarra, un résident de Ntonnaso « notre marche n’est dirigée contre personne ni contre le Groupe Tomota ni contre le gouvernement encore moins la mairie. Nous voulons tout simplement vivre décemment ».
Si la manifestation de ce lundi, qui a regroupé plusieurs dizaines de personnes, semblait spontanée, les semaines à venir risquent de voir les populations durcir le ton pour faire aboutir leurs revendications.
Mohamed Lamine Sylla
(Radio Jamana, Koutiala)
1er février 2006.