Partager

L’atelier national d’apprentissage du projet «atténuation de l’impact de l’insécurité alimentaire 2010 dans la région de Gao» s’est tenu les 8 et 9 décembre 2010, à l’hôtel de l’Amitié. Le conseiller aux affaires économiques et financières du gouverneur de la région de Gao, Thierno Aboubacar Bah, représentant le gouverneur de Gao, a présidé l’ouverture des travaux qui prendront deux jours.

Organisé par Oxfam (Ong internationale œuvrant dans le domaine humanitaire) avec la collaboration de la direction générale de l’aide humanitaire de la commission européenne (Echo), il a réuni les participants des structures de l’Etat, des Ong internationales, les bénéficiaires directs du projet, les autorités politiques et administratives religieuses et coutumières de la région de Gao.

Les initiateurs voulaient, à travers ce séminaire, partager avec les acteurs nationaux impliqués dans les questions de sécurité alimentaire, les résultats atteints et les leçons apprises dans l’exécution du projet afin d’enrichir les acquis avec les expériences des autres acteurs et formuler des recommandations pour améliorer les interventions futures au Mali. Et au retour, d’apprendre des autres pour améliorer mieux leur méthode de travail. Durant les deux jours de travaux, Oxfam a expliqué les raisons qui l’ont motivé à amener ce projet dans la région de Gao, et la démarche méthodologique de sa mise en œuvre.

Le représentant du gouverneur de Gao s’est réjoui de l’intervention d’Oxfam. Pour Thierno Bah, la situation d’insécurité alimentaire et nutritionnelle qui a prévalu cette année, est comparable à celle des années 1984, 85, 95, et 2005. Selon lui, les initiatives et actions du projet d’Oxfam GB intitulé « soutenir la stratégie globale de réduction de la malnutrition aigue par la fourniture d’une aide alimentaire dans la région touchée du Mali, a largement résolu les difficultés d’ordre économique, social et surtout financier au niveau des ménages cibles.

Une intervention qui s’est manifestée à travers la distribution des céréales, d’aliments bétails et d’eau potable pendant trois mois». Et de poursuivre, n’eut été l’intervention d’Oxfam GB dans les 13 communes des zones déficitaires de la Région de Gao, les populations bénéficiaires se seraient adonnées à certaines pratiques malheureuses comme le bradage des biens pour survivre.

Gile Marion, représentant d’Oxfam, a rassuré qu’Oxfam fournira encore plus d’efforts afin d’améliorer leurs actions et les conditions de vie des populations.

Le représentant du collectif des députés de Gao, Abdou Sidibé, a souligné que n’eut été l’intervention Oxfam, la pénurie alimentaire allait être grave chez eux. «Votre action a sauvé Gao, l’équilibre politique et social », a-t-il conclu. 13 communes et 3 cercles de la région dont 286 villages et fractions ont été touchés par le projet. A l’occasion, 1.285 tonnes de mil ont été distribuées aux 5920 ménages des 5 communes, soit 47.360 bénéficiaires pendant trois mois.

L’atelier a fait des recommandations importantes. La première concerne le ciblage pour qu’en période de crise plus de 60% des ménages soient considérés comme vulnérables et que soient mieux adaptés les critères économiques au milieu en fonction des réalités locales spécifiques et les critères sociaux.

Le deuxième a trait aux types d’activités (discussion entre différentes possibilités, le choix des distributions alimentaires, et des vivres). Le troisième intéresse la coordination et le type des rôles et responsabilités : collecte et analyse, mise en place d’une structure légère sous la tutelle de la commune, un système de veille au niveau du cercle avec un calendrier précis, et l’intégration des élus nationaux dans le groupe de travail national du SAP pour anticiper et dynamiser le plaidoyer.

Une conférence de presse a été animée par les responsables d’Oxfam à la fin des travaux. De leur constat lors de leur mission à Gao, il y a mortalité importante des animaux et déstockage massif, un taux de malnutrition des enfants élevé, des termes de l’échange défavorables, etc.

Ils ont révélé que le contexte de la crise alimentaire de 2010 dans la région du Nord Mali et les insuffisances de la réponse doivent servir à tirer des leçons pour l’avenir. Car, les racines des problèmes sont profondes et ne peuvent pas être réglées par des interventions d’urgence.

Hadama B. Fofana

10 Décembre 2010.