En perspective pour 2006, les actions envisagées visent prioritairement l’amélioration des productions agricoles, la poursuite des programmes d’aménagement hydro agricole, le renforcement des organisations paysannes, l’approvisionnement en intrants agricoles et l’équipement du monde rural. Ces initiatives si elles sont appliquées, s’inscrivant en droite ligne de la Loi d’Orientation Agricole (LOA), peuvent enrayer définitivement du Mali le spectre de la famine.
En tout cas, telle semble être l’ambition des plus hautes autorités du pays à commencer par le président de la République M. Amadou Toumani Touré. Mais ne faudrait-il pas relativiser cette aspiration quand on sait que selon Mme Lansry Nana Haïdara, Commissaire à la Sécurité Alimentaire, “le Malien vit aussi mal les périodes de crise que les périodes d’abondance ?”.
Pour le Commissariat à la Sécurité Alimentaire, les perspectives pour l’année 2006 sont entre autres la poursuite de l’extension des banques de céréales à d’autres localités non encore couvertes ; l’augmentation du niveau du stock national de sécurité alimentaire qui est actuellement de 35.000 tonnes ; l’organisation d’un séminaire national de sécurité alimentaire, etc.
Faut-il le rappeler, la campagne agricole 2005-2006 a démarré dans des conditions sociales et économiques difficiles suite aux mauvais résultats de la campagne 2004-2005 lesquels résultats sont consécutifs à l’arrêt précoce des pluies, et à l’invasion massive des criquets pèlerins.
Hormis ces difficultés, grâce aux efforts des populations laborieuses appuyées par le gouvernement et des structures techniques, les partenaires au développement, mais surtout grâce à une très bonne pluviométrie dans l’ensemble à l’exception de quelques zones et à une situation phytosanitaire favorable, il a été enregistré une amélioration des résultats de la campagne agricole en cours.
PAYER A TEMPS L’ARGENT DU COTON
Le Commissariat à la Sécurité Alimentaire (CSA), selon une interview que Mme Lansry Nana nous a accordée le 22 février 2006 a senti très tôt que la campagne 2005-2006 allait être bonne. Périodiquement des réunions d’évaluation de l’hivernage se tenaient au Commissariat à la Sécurité Alimentaire.
Le Premier ministre a pris le relais à la suite de l’hivernage ; ses récentes missions à l’intérieur du pays se situent dans le cadre de la stratégie élaborée en matière de politique nationale de sécurité alimentaire.
Traditionnellement, au Mali, il est établi que les régions de Kidal, Tombouctou, Gao et le Nord des régions de Kayes et Koulikoro ne produisent pas, compte tenu de la pluviométrie toujours déficitaire dans ces zones.
Parallèlement à la production céréalière, la production du coton graine attendue est estimée à plus de 600.000 tonnes pour la campagne 2005-2006 contre 585.000 tonnes l’année dernière.
Les zones cotonnières sont réputées également pour leur forte production vivrière. Mais pour éviter aux paysans de brader leurs céréales, le Système d’Alerte Précoce recommande à la CMDT de payer à temps l’argent du coton aux producteurs…
Daba Balla KEITA
28 février 2006.