Cette période traditionnelle de soudure est particulièrement agitée; des ONG se livrent à des campagnes d’intoxication. La campagne agricole 2004-2005 a été marquée par l’arrêt précoce des pluies et l’invasion des criquets pèlerins qui ont tout dévoré sur leur passage.
Conséquence, le pays connaît un déficit céréalier de 347.000 tonnes. Pour faire face à la crise, les plus hautes autorités du pays, à commencer par le président Amadou Toumani Touré, ont créé le Commissariat à la Sécurité Alimentaire.
Afin d’atténuer les difficultés alimentaires, le Commissariat à la Sécurité Alimentaire a proposé un ensemble de mesures sur la base des recommandations du Système d’Alerte précoce (SAP) et du Comité technique de coordination des politiques de sécurité alimentaire. Ces mesures ont été adoptées par le conseil national de sécurité alimentaire présidé par le Premier Ministre.
Ces mesures sont : la distribution gratuite de céréales à des populations nécessiteuses; la vente de céréales à des prix qui défient toute concurrence; l’opération banques de céréales.
Il faut rappeler que cette opération “banques de céréales” a été lancée le 08 Août 2005 par le président de la République, M. Amadou Toumani Touré au siège du Commissariat à la Sécurité Alimentaire.
Ce jour là, les 8 gouverneurs de région du Mali plus le District de Bamako étaient présents et plus de 3.000 tonnes de céréales ont été réparties entre 160 banques de céréales.
CEUX QUI ONT PRIS LE BEURRE ET L’ARGENT DU BEURRE SERONT-ILS SANCTIONNES ?
Une autre mesure prise par le gouvernement du Mali pour juguler la crise céréalière est la détaxation à l’importation de 110.000 tonnes de riz et de 100.000 tonnes de céréales.
Malgré cette faveur accordée aux commerçants importateurs de céréales, l’on a assisté à la flambée des prix sur le marché.
Profitant de la cérémonie de lancement de l’opération “banques de céréales”, le président ATT n’y est pas allé avec le dos de la cuillère quand il s’est agi du comportement de certains commerçants qui jouent à la spéculation céréalière.
Il a fustigé le comportement de ces opérateurs économiques qui ont pris “le beurre et l’argent du beurre”. Tout en bénéficiant de la mesure de détaxation, ils ont voulu jouer au petit malin en faisant de la rétention, donc en créant la rareté, pour ensuite faire de la spéculation.
Une autre initiative de lutte contre l’insécurité alimentaire a été le récent séjour d’une mission de la Banque Islamique pour le Développement qui a promis d’apporter son soutien au Mali.
Le chef d’une ONG Allemande contre la faim M. Eginhor Daniel Meijering soutient dans une interview accordée à un quotidien de la place que le Mali est loin et même très loin de la situation de famine que connaît le Niger. Le bateau Mali tanguera, mais ne chavirera jamais; que Dieu sauve le Mali d’une famine!
Daba Balla KEITA
19 août 2005