Une baisse de 15 à 20 % de la production attendue à cause des parasites
La Direction générale de l’Office du périmètre irrigué de Baguinéda (OPIB) avait pris toutes les dispositions requises pour atteindre l’objectif de 16 000 tonnes de paddy assigné dans le cadre de l’Initiative riz. Malheureusement, l’apparition de diverses formes parasites, vers la fin août début septembre, est venue casser cet bel élan.
Les interventions rapides et énergiques opérées avec l’appui des services techniques de l’Etat, comme l’Office de protection des végétaux (OPV) redonnent de l’espoir aux responsables de l’OPIB, qui estiment entre 15 et 20% de réduction de la production totale initialement attendue à cause des parasites. Le Directeur général de l’OPIB, Seydou Bassié Touré et ses techniciens misent, désormais, sur une production d’un peu plus de 12 000 tonnes de paddy.
L’espoir suscité par l’excellente physionomie des superficies agricoles a vite cédé le pas à l’inquiétude à Baguineba où les populations tirent une bonne partie de leurs revenus dans la riziculture sur les 2 450 hectares irrigués dans le cadre du Projet d’intensification de périmètre irrigué de Baguinéba.
En effet, l’OPIB est l’un des principaux acteurs de la production du riz dans notre pays. Ainsi, dans la zone, sur une superficie prévisionnelle d’exploitation de 3 000 hectares, la production totale attendue dans le cadre de l’Initiative riz était de 19 000 tonnes. Sur les 2450 hectares irrigués, la production prévue est de l’ordre de 16 000 tonnes. La Direction générale de l’OPIB a pris toutes les dispositions requises pour atteindre cet objectif.
Selon le Directeur général de l’OPIB, Seydou Bassié Touré, qui a rencontré, hier mercredi 15 octobre, une caravane de presse, “tout était bien partie pour une bonne campagne agricole. En effet, les semences et intrants ont été mis à la disposition des producteurs à temps, même s’il y a eu un petit problème pour le Nerica. L’eau était disponible car la pluviométrie a été excédentaire. Contrairement aux autres années, on n’avait aucun problème avec les paysans qui avaient adhéré à l’Initiative riz“. Tous les atouts étaient donc là pour respecter le calendrier agricole qui avait été élaboré avec les producteurs eux-mêmes pour qu’ils puissent s’en approprier. Le niveau de réalisation était de 109 %.
L’ OPV envoie des produits et des appareils de traitement
“On était sur cette dynamique. Malheureusement, l’on a constaté que le riz est malade” a souligné M. Touré. “En fait, comme les autres parties du pays, la zone de Baguineda, a enregistré une forte pluviométrie en fin août début septembre. Cette situation, accompagnée par une absence de luminosité en quantité suffisante, a favorisé le développement des parasites dans les périmètres” a expliqué le Directeur général adjoint, Lassine Dembélé.
Parmi ces redoutables parasites constatés, il y a la cecidomye africaine. Un insecte qui pond sur les feuilles. Après éclosions, les petits se réfugient dans les tiges et s’y nourrissent en affectant les tales. Les études ont permis de constater que 88,96% des superficies étaient attaquées par ces parasites mais à des degrés différents.
D’autres anomalies ont été constatées sur les plantes comme le brunissement des feuilles au niveau desquelles s’effectuent le cycle de gesticulation, le pourrissement des graines qui n’étaient pas courantes dans la zone. Face à cette donne qui a créé une panique généralisée auprès des producteurs avec toutes les interprétations diverses. La Direction générale de l’OPIB, a souligné Seydou Bassié Touré, a donné l’alerte suivie des mesures diligentes. L’Institut d’Economie Rurale (IER) et l’Office de protection des végétaux (OPV) ont envoyé des équipes sur le terrain pour faire des prélèvements à analyser.
Le second a même envoyé une équipe de traitement avec d’importantes quantités d’insecticides et dix appareils de traitement. Les paysans ont été formés à l’utilisation de ces équipements. En plus de l’utilisation de ces produits, les techniciens de l’OPIB ont procédé à une injection suffisante de l’eau dans les périmètres pour élever son niveau et asphyxier les insectes.
Les crédits agricoles restent remboursables
La combinaison des ces thérapies ont permis de maîtriser la situation. Aujourd’hui, il y a plus de peur que de mal. Selon les estimations l’impact sera de l’ordre de 15 à 20% de chute de la production. La production passera alors de 16 000 tonnes à 12 000 tonnes de paddy, comme c’était le cas la campagne précédente. La production moyenne qui est de l’ordre de 5,10 tonnes à l’hectare connaître une légère diminution.
Une visite de terrain avec le Directeur général adjoint et le Chef de la division Conseil rural et vulgarisation agricole et par conséquent, Chef de la Cellule locale de l’Initiative riz, Ousmane Bamba, a permis aux confrères de constater l’état acceptable des cultures qui sont au niveau de la maturation. Dans les périmètres visités avec les techniciens on peut constater les pieds «bouffés» par les parasites et les feuilles brunies de certaines parties des cultures. Malgré tout, l’espoir demeure car certains producteurs ont déjà récolté leurs parcelles.
Au niveau des producteurs, l’on s’interroge déjà sur le remboursement des crédits consécutifs aux équipements, intrants et redevances eau. Selon Lassine Dembélé, une commission, composée de huit producteurs et d’autant de techniciens, a été mise en place pour recenser toutes les parcelles attaquées et décider, en fonction des cas, si le paysans doit être exonéré du remboursement de la redevance eau, sinon les crédits demeurent remboursables. Le Directeur général de l’OPIB d’ajouter que “ malgré cette situation pessimiste, il n’y a pas de feu en là demeure, la production est suffisante pour que les paysans remboursent les crédits octroyés “. Certaines coopératives ont même terminé avec le remboursement des prêts à l’image de la Coopérative Yelen.
Pour éviter qu’une telle situation ne se reproduise l’année prochaine, des mesures sont déjà préconisées. Il s’agit, entre autres, d’incendier toutes la pailles après récolte, de traiter, si possible, les semences, ou les renouveler.
Youssouf CAMARA
16 Octobre 2008