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« La politique n’est que l’expression concentrée de l’économie. Pour l’augmentation du pouvoir d’achat des citoyens et le développement du pays, l’homme politique doit avoir des plans d’action ». C’est en ces termes que le président de la Compagnie minière de la Falémé (Comifa-Sa), président de l’Union nationale des opérateurs miniers du Mali (Unomin), Chiaka Diarassouba, a introduit un échange avec les journalistes.

L’écrivain qu’il est (membre du bureau de l’union des journalistes maliens et de l’organisation malienne des éditeurs du livre) s’est prêté à cette causerie, le 18 juin dans ses locaux, près de l’imprimerie Jamana. L’intention était de toucher du doigt l’importance et la diversité de la richesse minière du Mali qui possède suffisamment de ressources pour s’imposer en devenant une force économique incontournable en Afrique de l’Ouest dans l’espace CEDEAO.

Selon lui, toutes les politiques et plans de développement que nous présentent les politiques reposent sur l’économie dans ses différents secteurs (production, transformation, commerce et services) et c’est au niveau le plus élevé de l’Etat que se conçoit la politique économique du pays. Il entend donc attirer l’attention des décideurs sur la diversification de l’exploitation minière qui lui tient à cœur. Rappelant la richesse du Mali reconnue dans le domaine de l’or depuis des temps immémoriaux, l’opérateur minier Chiaka Diarassouba pense que nous devons compter en plus sur plusieurs autres minerais de base industriels, dont regorge notre pays. C’est pourquoi il a conseillé qu’en ce 21ème siècle, après plus de 1 300 ans d’exploitation de l’or (empire du Ghana, empire Manding et empire Songhoï, ainsi que les royaumes de Ségou, de Macina, de Kaarta et de Bélédougou), il est temps de faire autre chose en plus du métal jaune, pour permettre aux Maliens de résoudre l’épineux problème d’emploi.

Selon Chiaka Diarassouba, le Mali est un futur grand empire minier, reconnaissant l’existence dans le sous sol malien des minerais tels que la bauxite, l’étain, le fer, le tantale, le cuivre et les métaux industriels non ferreux. Ainsi la voie de cette diversification entreprise par les hautes autorités maliennes doit se poursuivre, quand on sait que l’ancien Président Amadou Toumani Touré a posé la première pierre d’une usine d’aciérie à Tienfala, celle d’une usine de fer à béton vers Mountougoula. A cela s’ajoute la découverte à Faléa d’une mine de bauxite avec un potentiel de 500 millions de tonnes, et 5000 emplois directs, par Central african mining en collaboration avec l’Unomin. Cette découverte a été annoncée par voix autorisée comme celle du président de la République. Dans ce circuit pourrait s’insérer l’Eurasienne, le minier selon Diarassouba, qui est convaincu que « l’industrie minière est le fleuron qui permettra au Mali d’avoir le leadership économique dans l’espace CEDEAO ». La richesse est là, il s’agit pour les Maliens de se mettre dans un bon état d’esprit, d’accepter de se former pour gagner la bataille de la technologie. Prenant l’exemple sur le Japon au sortir de la deuxième guerre mondiale, la Chine et l’Inde, pour Chiaka Diarassouba, cette bataille est possible pour le Mali.

B. Daou

Le Républicain du 25 Juin 2012