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Le Mali possède une histoire riche et relativement tumultueuse, mais bien connue selon plusieurs historiens. Il a été le siège de trois grands empires : Ghana, Mali et Songhaï.

A partir de la deuxième moitié du XIXe siècle et jusqu’en 1959, le Mali fut une colonie française appelée Soudan français. Il forme avec le Sénégal la Fédération du Mali, indépendante en juin 1960.
En août 1960 la Fédération est dissoute et la République du Mali proclamée par Modibo Kéita, premier président appelé affectueusement par les Maliens « le père de l’Indépendance ».

Sous la présidence de Modibo Kéita, le Mali faisait partie de la sphère d’influence soviétique. Ainsi, l’Etat soviétique aidera le pays à mettre sur pied ses premières unités industrielles et éducatives et procèdera à la formation dans ses instituts et universités de milliers de Maliens.
Le régime chutera le mardi 19 novembre 1968. De l’avis de certains citoyens, c’est l’échec de la politique économique qui entraîna ce coup d’Etat militaire qui a porté au pouvoir le lieutenant Moussa Traoré.

La IIe République venait ainsi de voir le jour. Moussa Traoré règnera pendant 23 ans. 23 ans de pouvoir sans partage sans concession, bref, il instaurera un régime autoritaire qui, comme cela est toujours le cas, se révèlera incapable de résoudre les problèmes économiques et sociaux du pays.

Sous son régime, le pays a connu de dures famines (1968 à 1974 puis 1983 à 1985). D’autres évènements non moins importants survenus sous Moussa Traoré sont le conflit pour ne pas dire la guerre par deux fois (1974 et 1985-1986) avec notre voisin du Sud, le Burkina Faso, à la suite d’un contentieux territorial concernant la bande d’Agacher. Ce contentieux est porté devant le Tribunal international de la Hayes, qui finira par donner raison au Mali. Le territoire national s’agrandit alors de plus de quelque 40 000 km2.

Moussa Traoré est renversé par le lieutenant-colonel Amadou Toumani Touré à la suite des soulèvements populaires et des massacres de Maliens survenus en mars 1991. La IIIe République est née. Amadou Toumani Touré, dirigera une transition de 14 mois au cours de laquelle une nouvelle Constitution a été élaborée, une conférence nationale et des Etats généraux sur nombre de sujets. Le tout couronné par une élection démocratique, libre et transparente qui restaurera la démocratie avec l’élection d’Alpha Oumar Konaré en 1992.

Dix ans plus tard conformément au respect de la Constitution qui stipule en son article 30 qu’aucun candidat ne peut faire plus de deux mandats, Alpha s’est retiré et les Maliens ont jeté leur dévolu sur le général à la retraite Amadou Toumani Touré qui dirige de nouveau le Mali depuis le 8 juin 2002.

Son premier mandat (2002-2007), placé sous le signe du consensus, a connu ses limites. Réélu en avril 2007, l’actuel locataire de Koulouba fait face à une opposition modérée, voire constructive, contrairement à son prédécesseur Alpha O. Konaré qui en a vu de toutes les couleurs avec un Coppo radical à la limite extrémiste.

Amadou Toumani Touré qui est à son deuxième mandat a commis une commission dirigée par Daba Diawara. Elle a pour missions fondamentales d’étudier les textes fondamentaux en vue de faire des propositions allant dans le sens d’un meilleur ancrage de la démocratie. Sera-t-elle à la hauteur ? Wait and see !

Denis Koné

19 Septembre 2008