Aussi est-il indiqué non seulement de faire un clin d’oeil à ce pays voisin et frère, mais aussi de rappeler la célèbre “Fédération Guinée-Ghana-Mali“, initiée et encouragée par des panafricanistes africains, au nombre desquels le Président Modibo Keïta. Une Fédération qui, en son temps, avait obtenu un écho favorable au sein des populations africaines, et même inspiré des chantres et artistes africains.
Il faut également rappeler le farouche combat que le syndicaliste Ahmed Sékou Touré a livré pour l’émancipation de son pays du joug colonialiste et impérialiste. Un combat qui avait valu à la Guinée d’être “mise au ban” de la communauté internationale, pourrait-on dire, avec la “bénédiction“ de la France.
Ce qui n’avait guère empêché la république soeur de supporter stoïquement les retombées économiques de cette indépendance, en dépit des manoeuvres ourdies par l’ancien colonisateur en vue de mettre la Guinée sous embargo.
L’on se rappelle ainsi son NON historique lancé à la France, lors de la visite du Général Charles De Gaulle en Guinée, pour signifier l’aspiration de la Guinée à son indépendance immédiate, qui fut obtenue le 2 Octobre 1958.
Après le Ghana, qui obtint son indépendance en 1957, la Guinée devient ainsi le deuxième pays d’Afrique -du moins de d’Afrique de l’Ouest- à se libérer du colonialisme français.
Des figures guinéennes
Elles sont nombreuses, les grandes personnalités guinéennes qui ont marqué de leurs empreintes non seulement l’indpendance, mais la vie politique, culturelle et artistique de la Guinée. Elles ont ainsi contribué à faire connaître le pays, et même à le rendre célèbre à travers l’Afrique et au delà.
Parmi ces personnalités, nous citerons Secrétaire Général de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA), Diallo Telly qui occupa la fonction jusqu’en 1972. Ancien membre du Parti Démocratique de Guinée (PDG) et ministre de la Justice, il fut arrêté le 18 Juillet 1976 à son domicile, accusé de ce qu’il a été convenu d’appeler “le complot peulh”. Malmené et torturé, Diallo Telly rendra l’âme le 1er Mars 1977 dans la cellule N° 52 du sinistre Camp Boiro.
Sayfoulaye Diallo, lui, fut Président de l’Assemblée nationale guinéenne en 1958. C’est lui qui délivrera le discours de l’indépendance de la Guinée, ce 2 octobre 1958. Mais la république objective de 1958 à 1962 créera un certain bicéphalisme entre le Président de la république et celui de l’Assemblée nationale. Ce qui fera dire, à certains Guinéens de l’époque, que El Haj Sayfoulaye Diallo était le deuxième Président de la république.
En plus de ces exemples de figures politiques guinéennes, il faut évoquer certains artistes qui avaient dominé cette époque. Parmi eux, Kouyaté Sory Kandia. Surnommé “le chantre de l’Afrique médiévale “, il était l’interprète des hymnes sacrés du Mandé, qui avait mis ses talents au service de son pays. L’on se rappellera sa fameuse chanson “Horoya” (dignité), composée au lendemain de ce NON historique du pays à la colonisation française. “Horoya” salue ainsi le combat du peuple de Guinée contre l’impérialisme.
On ne peut clore le chapitre sans évoquer celui qui, à sa façon, a également contribué à l’essor culturel de son pays, celui qui fut le premier chanteur, animateur et compositeur du célèbre orchestre guinéen, le “Bembeya Jazz National”. En effet, Camara Aboubacar Demba a fait connaître la Guinée en Afrique et un peu partout en Afrique coloniale. Décédé à Dakar le 5 avril 1973 des suites d’un accident de voiture, le peuple guinen lui avait rendu un vibrant hommage, lors de ses funérailles.
Oumar DIAWARA
7 octobre 2008