Partager


Rompant avec le mutisme ambiant au sein de la classe politique face aux événements graves qui se déroulent au nord du pays, le Parena, dans une déclaration signée de son président, exprime sa vive inquié­tude devant l’immobilisme des autorités. Tout en dénonçant le manque de rigueur et l’amateurisme du gouvernement, le parti du bélier blanc fait des propositions pertinentes de sor­tie de crise. Lisez plutôt la première réaction venue de la classe politique.

Comme d’habitude, c’est par les radios étrangères que les Maliens ont appris les inci­dents armés survenus les 26 et 27 août 2007 au Nord-est du pays, respec­tivement dans les secteurs de Tedjerert et Abeibara.

Le Parena estime que le Gouvernement et l’ORTM devraient informer les Maliens à temps des événements qui les concer­nent au premier chef.

Le Parena, qui a soutenu l’Accord d’Alger, exprime sa vive inquiétude devant la multiplication des incidents armés au Nord du Mali depuis le mois de mai 2007 (l’at­taque contre le poste de Tinzawatène-Mali).

Il réaffirme que le dia­logue doit demeurer la voie de résolution de la crise du Nord.

Le Parena redit sa con­viction que la résolution de la crise du Nord sur des bases démocratiques et durables nécessite une attention de tous les instants, un suivi régulier et rigoureux à la différence du tâtonnement et du manque de rigueur qui car­actérisent l’action du Gouvernement au Nord.

Le Parena attire à nou­veau l’attention du peuple malien sur les dangers que l’immobilisme fait courir à notre pays. Or, cet immo­bilisme s’est aggravé depuis l’élection présiden­tielle d’avril 2007, une élection marquée par une fraude d’État inde­scriptible.

Quatre mois après cette élection, le Mali s’est installé dans une léthargie et un état d’apesanteur sans précédent.

Pour preuve, pendant que le pays tout entier attend des mesures énergiques pour résoudre les difficultés qui s’en­tassent, le Gouvernement de Monsieur « Pinochet », grabataire depuis plus d’une année, a été recon­duit pour aussitôt partir en vacances. Les incidents armés de Tedjerert et Abeibara sont survenus dans ce contexte.

Pour une solution démocratique et durable de la crise du Nord, le Parena rappelle certaines de ses propositions :

mise en place auprès du Président de la République d’une cellule stratégique composée de professionnels et chargée de veiller à l’unité et l’inté­gration nationales ;

création d’un grand ministère chargé du développement des régions sahéliennes et sahari­ennes ;

concertation sans exclusive avec tous les voisins et tous les pays frères concernés par la question du Nord.

L’apaisement, la paix, la stabilité et le développe­ment sont à ce prix.

Bamako, le 28 août 2007

Pour le Comité

Directeur

Le Président

Tiébilé Dramé

30 août 2007.