«Papa, ce que tu me fais est illicite…Dieu va te jeter dans le gouffre de l’enfer», disait Amina à son père à chaque fois qu’il lui demandait de se dévêtir. Et à chaque fois, elle recevait cette réponse non moins choquante : «Je partirai Inchallah à La Mecque pour le pèlerinage et Dieu va me pardonner tous mes péchés».
Cette fille qui habite avec son père, sa mère et ses trois sœurs au douar se souvient du premier jour où son père a commencé à fouler aux pieds le lien parental pour devenir son abuseur. Cela remonte à 12 ans, quand elle-même en avait 8.
Elle était en compagnie de son père à Agadir. C’était la première fois qu’elle quittait leur Douar pour rendre visite à leurs proches. Elle ignorait pourquoi son père l’avait emmenée avec lui. Et puis cet acte… son père lui avait toucher les parties intimes là-bas, sur ce terrain vague situé dans la région d’Agadir où il l’avait entraîné. Premiers actes incestueux. Il lui avait fait mal. «Quand tu t’habitueras à cela, tu trouveras un grand plaisir et tu vas me demander de te le faire encore et encore», lui a-t-il dit. Il lui avait ôté sa culotte pour se frotter contre elle. Du haut de ses 8ans, la petite ne savait pas au juste ce que son père lui faisait. Il lui avait ensuite assuré que s’était un secret qu’il ne fallait divulguer à personne. Elle ne savait pas pourquoi.

De retour au douar, Hafid a continué à abuser de sa fille chaque fois qu’il se retrouvait seul en sa compagnie. Quand elle a commencé à prendre conscience de ce qui lui arrivait, Amina lui a demandé de la laisser tranquille. «C’est mieux de le faire avec ton père qu’avec une autre personne», lui répondait-il sans pudeur. Et à chaque fois, il la menaçait de meurtre si elle divulguait le secret. Par la suite, il l’a conduite à Casablanca pour la mettre entre les mains d’une famille, comme bonne. Amina est devenue une domestique qui n’empoche jamais l’argent qu’elle gagne. C’est son père qui s’en chargeait. Il arrivait à la fin de chaque mois pour passer une nuit avec elle chez ses employeurs, comme des adultes mariés.
Le lendemain, il empochait l’argent et retournait chez lui au douar. Et quand Amina rendait visite à sa mère et à ses sœurs, lors de l’Aïd Al Fitr ou l’Aïd El Kébir, son père l’obligeait à s’isoler avec lui pour passer à l’acte. De nouveau.
Jusqu’à quand endurera-t-elle ce calvaire qui l’empêche de dormir ? Elle a fini par prendre sa décision : dévoiler le secret, non pas à sa mère et à ses sœurs, mais aux gendarmes de Talte Sidi Bougadra.
Ces derniers ont arrêté le père, Hafid. «Que Dieu maudisse Satan», a déclaré ce quadragénaire qui a avoué être un père incestueux. Pourquoi a-t-il abusé de sa fille Amina et non pas de ses trois autres filles ?
Hafid a expliqué aux enquêteurs que depuis que sa femme était tombée malade, il avait décidé de ne pas tomber dans le gouffre de la débauche avec des filles de joie. En guise de compensation, il avait choisi de se rabattre sur sa fille aînée.
Rien que ça !
Ignoble acte dont il devra répondre devant les juges. Et plus tard, le jour du jugement dernier.
FDA
11 juin 2007