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L’art malien occupera une place de choix dans le nouveau musée « mondial » parisien. En effet, 6310 œuvres d’origine malienne, sur les 70 000 objets d’Afrique, y seront exposées parmi les 300 000 en provenance du monde entier. Ce qui en fait l’un des plus importants fonds d’arts africains au monde.

C’est, sans doute, pour cette contribution significative des Maliens au patrimoine du musée que plusieurs personnalités des arts et de la culture du Mali ont été invitées pour participer à l’événement: le cinéaste Souleymane Cissé, le sculpteur Amahiguere Dolo, le musicien Salif Keïta, le directeur du musée national du Mali, Samuel Sidibé, et le conservateur du musée du Sahel, Aldiouma Yattara.

Les différentes facettes de l’Afrique, de même que celles de l’Asie, de l’Océanie et des Amériques, se retrouvent dans ce « musée du regard de l’autre » situé en plein centre de la capitale française, au pied de la tour Eiffel et au bord de la Seine: « Le parcours continue avec les collections d’Afrique subsaharienne, dont le cœur est constitué par des oeuvres du Mali, de la Côte-d’Ivoire, du Nigeria, du Gabon et du Congo ». Dans le département du musée consacré aux arts africains par exemple, un chef-d’œuvre dogon du Mali, une statue en bois de Djenné du 11e ou 12e siècle, « disputera vite la vedette », selon Claudine Canetti, à « un gardien des lieux inhabituel », un mégalithe de pierre volcanique rouge en forme de lyre venu du Sénégal, mesurant 2,40 mètres de haut, 1 m 60 de large et pesant six tonnes. Sur la Galerie suspendue de 600 m2, les expositions « dossiers », trimestrielles, pour valoriser certaines œuvres particulières, rassembleront, entre autres, 36 masques cimiers antilopes « ciwara » du Mali.
Aussi, l’une des premières expositions temporaires du musée, « chimères africaines », est-elle consacrée, 23 juin au 17 décembre 2006, aux cimiers antilopes Ciwara, de l’art bamana, malinké, bozo ou sénoufo du Mali. Quant à l’exposition « Desert blues: griots et poètes des sables« , qui aura lieu du 14 au 17 juin 2007, comptant plus de 21 artistes de l’Afrique traditionnelle, il présente un spectacle multimédia évoquant quelques-unes des plus belles traditions musicales du Mali: touareg du désert, songhaï de la boucle du Niger et bambara du pays mandingue. Comme le Mexique et la Thaïlande, le Mali est aussi présent dans « Voyage d’un jour », une « destination » trimestrielle à Paris.

Construit sur 40 000 m², le musée réunira les œuvres du Laboratoire d’ethnologie du musée de l’Homme et celles de l’ancien Musée des arts d’Afrique et d’Océanie. A espérer qu’avec ce musée, les cultures non-occidentales si méconnues, seront désormais bien promues, comme l’ont toujours souhaité Jean Nouvel, concepteur du musée, et le président Jacques Chirac pour être au service du dialogue des cultures et des civilisations. Au nom de l’Universel comme le dirait Senghor !

Zoubeirou MAIGA / L’Indépendant du 19 juin 2006