La conférence s’est déroulée en présence du conseiller à la communication de l’Ambassade, Alain Mollet. William Bunel avait à ses côtés le Consul de Belgique à Rabat Anne-France Jamart et son assistante.
Selon William Bunel au cours de ce premier jour qui consacre le lancement du visa biométrique, 78 dossiers ont été instruits. Dès ce premier jour de test la nécessité s’est fait sentir d’ouvrir un guichet supplémentaire.
«Le système fonctionne plus lentement que nous ne le pensions», a-t-il dit. Le visa biométrique est une décision conjointe des gouvernements français et belge. Ces deux pays sont associés dans sa mise en œuvre.
Disposant d’un bureau auprès de ses partenaires français à Bamako, le Consul de Belgique est partie prenante dans la délivrance des visas biométriques.
Pour retracer l’avènement du visa biométrique, selon le conseil général de France, William Bunel, il faut remonter aux événements du 11 septembre 2001 qui ont amené tous les gouvernements à réfléchir sur la façon d’accroître la sécurité dans les déplacements internationaux.
A cet, effet, les États Unis ont mis en œuvre des mesures de sécurité dont les visas biométriques qui sont déjà en vigueur pour entrer dans ce pays. De son côté aussi l’Union européenne a mené la réflexion pour renforcer les mesures de sécurité, avec à l’esprit ces événements du 11 septembre.
C’est ainsi que les pays signataires de la convention de Schengen ont récemment décidé de mettre en œuvre à l’horizon 2006-2007, les visas biométriques dans l’ensemble du territoire Schengen. Pour cela, souligne William Bunel, il a été demandé à chacun des États membres, de commencer à faire des études et de mener l’expérimentation des matériels, parce qu’il s’agit de technologies relativement nouvelles qu’il faut tester.
Qu’est ce que le visa biométrique ?
Il s’agit de capturer les empreintes digitales et la photo des demandeurs de visa, de les inclure, en ce qui concerne la France dans une carte magnétique, comme une carte de crédit. Ce dispositif mis dans le passeport, va permettre à l’intéressé lorsqu’il arrive dans le territoire Schengen, d’être reconnu électroniquement.
Il n’aura qu’à donner l’empreinte de son index pour que le système reconnaisse celle-ci. Et il lui est permi à cet effet de rentrer. C’est la garantie que la personne à qui l’on a attribué le visa, c’est bien cette même personne qui se présente à l’entrée du territoire Schengen.
Le conférencier William Bunel a mis l’accent sur les avantages du visa biométrique qui entraîne à la fois un renforcement de la sécurité, la fiabilité des mesures de sécurité mais aussi une grande fluidité dans la circulation des passagers.
Entré en vigueur ce 22 mars 2005
«Le Consulat à Bamako est le premier à tester le matériel, nous délivrons depuis aujourd’hui le visa biometrique», selon le Consul général de France. Cette entrée en vigueur n’a pas d’impact sur les visas déjà délivrés.
C’est dire que ceux qui ont leur visa avant la mise en œuvre du système biometrique continuent à voyager comme par le passé.
A cet effet, les visas de circulation d’entrées multiples continuent d’être valables jusqu’à leur expiration normale. Mais les titulaires suivront la file habituelle alors que ceux des visas biometriques bénéficieront d’un couloir plus rapide.
Il y a eu des expériences de visas biométriques en Afrique déjà, les Néerlandais l’ayant testé au Ghana. La Belgique va commencer à tester à Kinshasa et à Lumumbashi. La France a pensé à l’Afrique de l’ouest parce qu’elle y a plus de Consulats, selon William Bunel.
Pour commencer il fallait des tests relativement importants. En Afrique de l’ouest trois pays ont été identifiés : Sénégal, Mali et Côté d’Ivoire qui étaient les pays où on délivre un nombre assez important de visas. Pourquoi le choix a-t-il été porté sur le Mali pour les premiers test en Afrique de l’ouest ?
Selon William Bunel en Côte d’Ivoire à cause du conflit, le consulat a énormément réduit ses activités et est presque à moitié fermé. A cet effet il n’était pas question de choisir ce pays. Au Sénégal, explique William Bunel, la France a deux consulats, Saint Louis et Dakar.
Pour cette raison c’était beaucoup plus compliqué à mettre en œuvre le visa biométrique. Par contre, «Bamako a présenté l’avantage de n’avoir qu’un seul poste à équiper et de n’avoir qu’une sortie du territoire (Sénou) et pratiquement qu’une entrée (Roissy)».
On a équipé également Orly à cause des vols qui y sont destinés. Il était donc assez facile de le mettre en œuvre à Bamako, d’où le choix des autorités françaises. Le Consulat délivre au Mali 13000 à 14 000 visas par an.
Boukary Daou
24 Mars 2005