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Co-présidés par Kalilou Damas, représentant du ministère de la Jeunesse et des Sports, et Bréhima Sidibé, représentant du Haut Conseil des Maliens de l’Extérieur, les travaux de cette rencontre se sont déroulés en deux temps.

D’entrée de jeu, le public a eu droit à un discours d’ouverture du représentant du ministère de la Jeunesse et des Sports, à un sketch réalisé sur l’immigration, le tout couronné par une conférence-débat.
Fatouma Yattabaré, née de la deuxième génération des immigrés maliens vivant en France, de passage au Mali, était la principale conférencière.

Kalilou Damas, dans son allocution, a exprimé le plaisir de son département de soutenir les actions qu’entreprennent les jeunes dans le cadre de la sensibilisation contre l’immigration clandestine et les efforts qu’ils déploient pour consolider la politique de codéveloppement.

Selon lui, les actions de la CONJEDEV constituent une fierté pour son département. Souleymane Traoré, membre de la CONJEDEV, a souligné que cette rencontre vise à renforcer la coopération entre les jeunes Maliens de la diaspora et de la souche.

Cette rencontre permettra aux jeunes des deux espaces de tisser des rapports solides dans le cadre du co-développement. Le clou de la rencontre a été l’ouverture de la conférence-débat. Fatoumata Yattabaré, conférencière, a dressé un tableau de l’immigration, allant de 1960 à nos jours.

Selon elle, l’immigration est loin d’être une sinécure. Les difficultés commencent par les conditions. Elles sont, pour le moins, déplorables.
L’oratrice soulignera qu' »en France, les papiers se trouvent difficilement. Les travailleurs immigrants ne sont pas bien rémunérés. Nombreux sont ceux qui ne perçoivent que 500 euros par mois ».

Concernant la situation sociale des Africains vivant en France, la conférencière a affirmé que les Noirs ne sont jamais valorisés dans ce pays. « Quand on parle du Noir, c’est toujours dans le contexte de l’esclavage. On ne parle jamais de la bravoure des jours. On ne parle pas des tirailleurs sénégalais », a-t-elle déclaré.

Elle a aussi affirmé que les jeunes Africains qui sont en France ne connaissent rien de l’histoire de leur continent. Ils ne connaissent que l’histoire de Charlemagne et celle des Gaulois. « Mon souhait, c’est que les jeunes Maliens nés en France reviennent s’enquérir des réalités du Mali, leur pays d’origine », a-t-elle conclu.

Bréhima Sidibé, représentant du Haut Conseil des Maliens de l’extérieur de relever dans son allocution, que la liberté de déplacement est consacrée par les textes.

Cependant, il a demandé aux jeunes de se préparer avant de sortir. Il s’agit de s’informer auprès des structures qui s’occupent de l’immigration.

Selon l’orateur, le Mali a environ 5 millions et demi de ses fils à l’étranger. Et environ 80 % d’entre eux vivent en dessous du seuil de la pauvreté.

Au terme de son intervention, il a souligné que l’immigration n’a pas que des inconvénients, elle offre aussi des avantages.

A en croire le représentant du Haut Conseil des Maliens de l’extérieur, chaque année les immigrants apportent 269 milliards de FCFA au Mali.

Après ces différentes interventions, les participants ont, tour à tour, pris la parole pour apporter des contributions ou pour poser des questions d’éclaircissement.

Abdoul Karim KONE

31 janvier 2006.