Partager


Il nous souvient d’un pays qui énonce expressément la déclaration actualisée des biens des autorités. Aujourd’hui, dans les faits, si elle n’est pas ignorée, la pratique ne fait plus l’objet d’une diffusion auprès du public. Plus grave : les populations de ce pays, qui attendent toujours un mieux-être, ignorent quasiment tout de l’utilisation faite des milliards négociés en leur nom alors que le statu quo demeure presque partout.

Des projets et programmes en milliards et milliards de F CFA sont créés pour développer ou assainir l’éducation, la santé, la justice, l’administration publique, etc. Au moment où les fonds sont épuisés, ces secteurs continuent néanmoins de traîner le poids de leurs incapacités. Ils vont de mal en pis sans que quelqu’un soit mis en cause.

Pourquoi ne pas croire que la grève illimitée annoncée par un syndicat d’enseignants alors que l’encre qui a servi à écrire les recommandations du Forum national sur l’éducation n’a pas encore séché est un manque de transparence ? La loi sur les OGM a-t-elle été adoptée en toute transparence ? Au vu des manifestations, le doute est permis. Pourquoi ne pas croire que l’absence de débats afin d’éclairer la lanterne des citoyens sur les questions nationales et internationales sur les médias publics est une tentative d’étouffement de la transparence ?

Le comble dans tout ça, c’est que pendant que le monde entier craint la récession et essaye d’imaginer des solutions pour y faire face, il s’est trouvé une âme charitable pour dire que nous ne serons pas concernés par la crise financière internationale. Serions-nous à la périphérie du monde globalisé. Quelle absence de transparence !

C’est ce déficit de transparence, ajouté au clanisme, au népotisme et au « griotisme »… qui obstruent, nous semble-t-il, les horizons et finit par faire croire à des chefs d’Etat élus qu’ils sont l’incarnation des vertus de leurs peuples.

Ainsi enfermés dans des tours d’ivoire, ils n’entendent plus lâcher du lest. Le grand voisin du Nord vient de franchir le Rubicon de la révision constitutionnelle. Un autre s’enfièvre sur la question. Ailleurs, c’est la mode aux mandats présidentiels illimités si ce n’est le bannissement de présidents légalement élus.

On est bien loin du bout du tunnel.

A. M. T.

17 Novembre 2008