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 » Il court, agile, prompt et léger… ». Les encenseurs du Programme de développement économique et social (PDES), qui voient rose partout, pouvaient parodier l’auteur et chanter de cette façon-là l’hymne à la gloire d’un projet dont les résultats, ne cessent-ils de dire, sont palpables. Avec la sérénade en court, je me suis dit que c’est peut-être moi qui ai la berlue, mais qu’en réalité le projet, il « galope ».

Seule la direction n’est pas la même pour tous.Car pour les louangeurs, il n’y a que la majorité restée à quai, qui conteste l’œuvre constructive. Les Maliens sont difficiles, se disent-ils. Certains sont enclins à faire tempête dans un verre d’eau parce que pendant deux jours, ils n’ont pas eu droit à l’eau du robinet sans avertissement ou excuse de la société de distribution. Quand l’eau potable arrive à Fana, on vante le PDES ; il n’en est pour rien dans la pénurie dans des quartiers de Bamako qui ont paradoxalement les pieds dans l’eau.

Pour les louangeurs du PDES, les Maliens râlent parce que des bébés étaient entassés comme dans une boîte de sardines à la pédiatrie et souvent couchés à même le sol au moment où des sportifs, avec dans leur cagnotte 3 milliards de F CFA, optaient plus pour la bamboula que de mouiller le maillot sur le dos du contribuable. Quand le Stade malien a remporté la Coupe de la Caf, ils ont vu derrière ce succès la main du PDES, mais que l’équipe nationale sorte par la petite porte, personne n’a rien vu ni entendu.

Des Maliens prétextent aussi de la dégradation de l’enseignement public pour justifier leur colère. Ha les « baniengo », ils sont vraiment insatiables ! N’ont-ils donc pas fait un tour devant les établissements privés où il n’y a ni revendication, ni grève, à plus forte raison rétention des notes ? Qu’ils y inscrivent leurs enfants, ils verront bien que le PDES « galope » !

Ils prétendent qu’ils ont faim. Le PDES a sorti de son chapeau l’« Initiative riz », il fait pleuvoir en période d’hivernage ; il a fait de la mécanisation de l’agriculture un de ses chevaux de bataille. Les machines sont là, mais personne n’en veut.

Solution de facilité : ils tirent à boulets rouges sur les gouvernants parce qu’ils les soupçonnent de manger à leur faim. Eskèye !

Les Maliens protestent contre l’insécurité généralisée, ils en imputent la responsabilité aux autorités. Or, celles-ci ont bel et bien montré la voie à suivre. Que ceux qui aspirent à la quiétude-béatitude construisent une villa « bunker » dans un quartier riche, sollicitent les services d’une société privée de gardiennage pour être à l’abri de tout danger. Où est le problème ?

Pour ce qui est de la circulation, l’acquisition d’une 4×4 climatisée ne ferait de mal à personne et protègerait de surcroît de ces fous en « Jakarta » qui sèment la désolation sur leur passage.

Les routes de l’intérieur sont sécurisées pour tous sauf pour ceux qui refusent de voyager par avion. Alors que les recrutements au sein des forces armées et de sécurité vont crescendo, des détracteurs osent encore parler d’insécurité dans notre Maliba.

Le PDES galope ? Et honni soit qui mal y pense !

A. M. T.

08 Février 2010.