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Le charme indéniable et le discours bien articulé lui permettaient jusque-là de faire sensation au sein d’un attelage où peu d’occupants peuvent se targuer d’être des orateurs particulièrement brillants. Et puis patatras ! Le ministre de l’Industrie, des Investissements et du Commerce, puisque c’est de lui qu’il s’agit, s’avère un piètre manager.

Non seulement il confirme que le sucre se fera rare, mais on a le sentiment qu’il a envie d’ajouter que c’est presque bien fait pour nous qui l’avions moins cher des années durant, prenant à témoin Burkinabés, Ivoiriens et Sénégalais. Passe !

Mais que fait donc M. le ministre, polytechnicien devant l’Éternel, pour rendre le fardeau de la pénurie moins pénible pour les Maliens ? Et N-Sukala ? Ne peut-il pas accélérer le processus de mise en route de cette nouvelle unité sucrière en usant de son riche carnet d’adresses ? Rien de tout cela.

On aurait passé l’éponge si ce n’était ce même ministre qui continue de tourner en bourriques les travailleurs de l’Huicoma, à qui il promet chaque fois monts et merveilles, mais qui sont pieds et mains liés livrés au capital local. On aurait passé l’éponge si n’était ce même ministre qui laisse des unités de production d’huile impropre à la consommation exercer impunément.

Qui ne sait plus que jusqu’à Bamako de petites huileries fabriquent le produit qu’elles mettent sans autre mesure d’hygiène dans des bouteilles d’eau minérale récupérées sur des tas d’ordures avant d’être étalé sur les marchés ? Qui ne sait plus que les boutiques témoins installées dans les quartiers périphériques ne sont que de la poudre aux yeux des consommateurs les plus humbles ? Qui a déjà vu des services de contrôle des prix sanctionner des « contrevenants » ?

Plus intéressé par le clinquant des projets grandioses pour ne pas dire des éléphants blancs, le ministre n’a visiblement pas de solution à nos problèmes terre-à-terre. Pis encore, il nous invite à vivre au-dessus de nos moyens en étant au diapason des Burkinabés, Sénégalais, Ivoiriens, Mauritaniens et Nigériens dont les salaires sont, c’est une constante, plus élevés que ceux des Maliens.

Comparaison n’est pas raison. C’est pour cette raison qu’il nous plaît de lui attribuer notre « note zéro » de ce lundi post-Saint-Valentin. Car aimer son prochain à la place qui est la sienne aujourd’hui, c’est faire preuve de beaucoup d’habilité ; proposer des solutions concrètes pour la majorité et non de brandir à tous les coups un miroir aux alouettes !

Bayer

15 Février 2010.