Coïncidence hasardeuse ou acte prémédité ? Allahou Wa’allam. Moi qui aime tant vous rapporter des faits divers, voilà que je suis servi dans ma propre maison. Le dimanche 19 octobre, dans l’après midi entre 14h30 et 15h, me voilà donc au téléphone en train de converser avec le cambrioleur de ma maison, celui qui, il y a moins d’une heure d’écart, était rentré dans ma demeure pour subtiliser le sac à main de mon épouse et son téléphone portable. Récit d’une histoire rocambolesque.
Le dimanche 19 octobre dernier, comme d’habitude, je restais toute la journée avec mes amis du Canard Déchaîné sis à leur bureau situé dans l’enceinte du RDFN, non loin de la statue de lion de l’USN qui elle-même se trouve sur le trottoir du goudron en face de la grande petite porte d’entrée au Ministère de la Fonction Publique et du Travail. Quelques secondes après la prière du Zuhr, mon cellulaire posé un peu loin de moi sonnait. Aussitôt, je courus pour répondre.
C’était un numéro que je ne connaissais pas. Sans me poser trop de questions, je décrochai. De l’autre côté de la ligne, je reconnus la voix de mon épouse, bien que celle-ci était tremblante. C’est pour m’annoncer la mauvaise nouvelle suivante : pendant qu’elle faisait sa sieste, un voleur est entré dans la maison et avait cambriolé son sac à main contenant sa carte d’identité et de l’argent et son téléphone portable. Sur le champ, je fus choqué mais par la suite je me calmai quand je sus que par la grâce de Dieu, les dégâts se sont arrêtés à ce niveau.
Sans aucun espoir d’avoir une réponse, je composai le numéro du portable disparu. A l’autre bout du fil, une voix répliqua : « Votre correspondant est indisponible, mais votre appel lui sera notifié ». Une dizaine de secondes plus tard, je tentais à nouveau mais cette fois, c’est la bonne. Je fis semblant de ne pas savoir à qui j’avais à faire et demandai à parler au propriétaire du portable. Mon interlocuteur rétorqua : « quand j’ai quitté les lieux, elle dormait ». Puis, il s’engagea le dialogue suivant entre nous :
– Omar : A qui ai-je l’honneur ?
– Le voleur : A Monsieur Soumana .
– Omar : Je voudrais parler au proprié- taire du portable .
– Le voleur : Quand je l’ai laissée, elle dormait .
– Omar : Où es tu présentement ?
-Le voleur : Quelque part à Niamey .
– Omar : Ai-je donc affaire à un voleur ?
– Le voleur : Effectivement je suis un voleur. Je pris un sac à main contenant de l’argent et un portable. Est-ce que si je les ramène tu vas m’épargner ?
– Omar : Je te le garantis sur ma foi de musulman .
– Le voleur : Non, ce n’est pas vrai. Tu vas me faire arrêter .
Omar : Bon tu gardes l’argent, le portable et le sac à main si tu veux. Tu m’amènes le SIM et la carte d’identité et tu les laisses à un endroit que tu vas m’indiquer .
– Le voleur : J’ai jeté le sac à main contenant la carte d’identité derrière les cases situées non loin de chez toi. Comme j’ai été très correcte avec toi, envoies moi un peu de crédit par CPT.
Sur ce mon interlocuteur raccrocha. Et j’enfourchais ma moto pour mon domicile. Arrivé à l’endroit indiqué, les enfants du quartier m’aidèrent à fouiller. Sans peine, nous retrouvions le sac à main contenant la carte d’identité. Dans notre voisinage, l’émotion était à son comble.
Mais, j’étais tellement dépassé par les événements que je me croyais dans un film. Puis, j’ai tenté d’ailleurs à plusieurs reprises d’appeler le voleur pour le remercier au moins de son geste de sympathie pour nous avoir épargné le circuit de l’établissement d’une nouvelle carte d’identité.
source
www.tamtaminfo.com
fait divers du 05 Novembre 2008