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Les journalistes ne sont pas en dehors du débat. Conscient du rôle que ceux-ci peuvent jouer dans l’information du public, le bureau régional de l’Institut international pour la recherche sur les cultures des zones tropicales semi-arides (Icrisat) a Niamey a initié du 7 au 9 novembre un séminaire -atelier pour les familiariser avec les notions de la biotechnologie agricole.

Une trentaine de journaliste venant du Burkina Faso, de la Côte d’ivoire, du Mali, du Niger et du Sénégal ont pris part à la formation dispensée par des experts de l’Icrisat et d’autres institutions partenaires.

Cet atelier était d’autant plus nécessaire que «beaucoup de journalistes évitent de traiter la biotechnologie parce qu’ils craignent de ne pas comprendre son jargon, ses concepts et son processus ou parce qu’ils n’ont pas accès à l’information et aux ressources ou parce qu’ils ne comprennent pas le marché lui-même», soutient le Dr Ramadjita Tabo, directeur adjoint de l’Icrisat-Niamey.

Pour Farid Waliyar, chercheur au siège de l’Icrisat à Patancheru en Inde, «il s’agit de présenter de façon claire nos résultats aux médias». Car la biotechnologie bien que n’étant pas une science nouvelle reste mal connue du public.

«Le but de la biotechnologie agricole est de développer des variétés qui produisent des rendements plus élevés, qui sont capables de résister aux conditions environnementales défavorables, d’avoir une valeur alimentaire plus haute et de satisfaire la demande du monde pour une meilleure alimentation de qualité avec les superficie cultivables existantes», explique t-il.

Même son de cloche chez Margaret Karembu, directrice du bureau régional du Service international pour l’acquisition des utilisations de l’agrobio-technologie (ISAAA) au Kenya.

Pour elle même si les plantes génétiquement modifiés ne sont pas la panacée, elles sont essentielles pour augmenter les rendements, diminuer l’utilisation des produits chimiques et réduire les coûts d’exploitation.

Mais si les OGM sont sujet à polémique, c’est qu’il faut du temps à la recherche pour vérifier leur nocivité ou leur inocuité pour la santé humaine et l’environnement. En entendant, Gilles Bezançon, de l’Institut pour la recherche et le Développement (IRD) préconise de réduire la fracture entre le domaine de la recherche et la vulgarisation des résultats à travers les médias.

Tous conviennent à l’instar de Mme Mariama Kéïta, présidente du Conseil supérieur de la communication du Niger, que la biotechnologie agricole peut contribuer à lutter contre l’insécurité alimentaire.

Fousséni Traoré
Envoyé spécial à Niamey

15 novembre 2005.