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La forte délégation des notabilités de la région de Kidal, dirigée par le président de l’Alliance inter-régionale pour la paix et le développement des régions de Tombouctou, Gao et Kidal, l’honorable Alghabass Ag Intallah, médiateur volontaire dans la crise qui secoue Kidal, notamment Tinzawaten, attend impatiemment, ce vendredi 21 septembre, la libération de huit otages (six civils et deux militaires grièvement blessés). C’est une promesse faite par un homme qui n’a pas de parole d’honneur, Ibrahim Ag Bahanga. Elle a obtenu également une autre promesse : une trêve jusqu’à la fin de ce mois béni de carême.

Mais, ce que les émissaires de cette organisation association n’ont pas évoqué, c’est que le terroriste Bahanga exige, selon plusieurs sources proches de Kidal, le paiement par l’Etat malien de 300 millions de FCFA pour la libération des 39 otages militaires, compte non tenu des huit qui devraient être libérés aujourd’hui.

Par cette revendication inattendue, le duo Ibrahim Ag Bahanga et Hassane Ag Fagaga jette le masque. Les deux confirment ainsi qu’ils sont des bandits de grand chemin et qu’ils n’ont aucun idéal, aucune revendication valable à défendre. La seule chose qui vaille pour eux, c’est de remplir leurs poches sur la misère des uns et la tragédie des autres. Ils sont habitués à l’argent facile, celui des narcotrafiquants, des vendeurs d’armes et des fraudeurs qui font de Tinzawaten un passage obligé pour l’écoulement des produits prohibés.

Maintenant, il reste à savoir si l’Etat du Mali va céder à ce chantage d’une autre époque ? Le déroulement des évènements laissent à croire que ATT, qui fait jusque là «preuve de sagesse», pour reprendre l’expression du ministre des Affaires Etrangères du Burkina Faso, acceptera de payer cette rançon en revoyant à la baisse le montant annoncé.

Le président de la République, tout comme le RPM de Ibrahim Boubacar Kéïta, se sont montrés préoccupés par la libération des otages, saints et saufs.

La fermeté du pouvoir vis-à-vis de la bande de Bahanga exigée par l’ensemble des Maliens, si elle est appliquée, pourrait compromettre dangereusement la vie des 39 otages militaires. Ce qui pourrait bien expliquer l’hésitation et l’attitude peu enviable de notre armée nationale.

Dans la mesure où, en frappant Bahanga, les otages pourraient succomber au cours de l’opération militaire.
Dans le cas contraire, les Bahanga et Fagaga pourraient eux-mêmes se retourner contre les otages. Ce qui prouve la complexité de cette affaire et la «sagesse» du chef de l’Etat Amadou Toumani Touré.

N’eût été la prise d’otages, la solution serait facile. Et Bahanga, Fagaga et autres seraient rattrapés vifs ou morts, puisque cette fois-ci, l’armée est bien décidée à en finir avec ces voyous.

Elle est, à la veille de la célébration du 47e anniversaire de l’indépendance du Mali prévue pour demain, samedi 22 septembre, en phase avec l’opinion nationale, voire internationale. A suivre.

Chahana TAKIOU | L’Indépendant

21 septembre 2007