Très requinqué à bloc, le président de l’Assemblée nationale, IBK a mis à profit l’ouverture de la 2ème session de l’année, hier lundi 4 avril, pour protester et dénoncer vigoureusement le manque de respect de plus en plus croissant des membres du gouvernement vis-à-vis de l’institution parlementaire.
Le dernier en date remonte au vendredi 1er avril où le ministre de la Sécurité intérieure et de la Protection civile, le colonel Sadio Gassama et son homologue des Sports, Moussa Balla Diakité, avaient fait faux bond aux députés en leur brûlant la politesse (voir L’Indépendant n°1194 du lundi 4 avril 2005).
Aussi, IBK n’a-t-il pas manqué de déclarer : « une saine et bonne lecture des relations inter-institutionnelles devrait nous mettre à l’abri de nombre de méprises et d’attitudes désobligeantes qui pourraient compromettre inutilement l’harmonie de nos relations. Notre pays n’a nullement besoin de ça ».
Selon IBK, la sérénité institutionnelle doit être de mise. « L’Assemblée nationale a le sens de la mesure, elle ne tolèrera pas la remise en cause de ses prérogatives régaliennes ou un manque de respect » a-t-il martelé haut et fort, sous les applaudissements nourris des députés.
Auparavant, le locataire du perchoir avait condamné avec fermeté les casses perpétrées à Bamako, le 27 mars dernier, suite à la défaite des Aigles contre les Eperviers du Togo.
« La session s’ouvre dans la douleur, l’épreuve. Bamako renoue avec la violence irraisonnée, gratuite à tout égard. Rien ne saurait justifier les actes commis qui ont porté atteinte à l’image et à la stabilité du pays. L’Assemblée nationale exige que toute la lumière soit faite sur ces événements et que les coupables répondent de leur responsabilité » a souhaité le président de l’Assemblée nationale.
Avant de fustiger, sans les nommer, le gouvernement et même le chef de l’Etat qui avaient mal interprété le rôle de la Commission ad hoc d’information sur le football instituée par l’Assemblée nationale en décembre dernier.
Au jour d’aujourd’hui, le rapport de 30 pages n’a pas été examiné par les députés eu égard aux suspicions d’ATT et de Pinochet. La Commission présidée par l’honorable Siaka Batouta avait tout fait pour que le rapport soit étudié le 29 décembre 2004. Mais IBK, soutenu par les membres du bureau avait décidé de le mettre sous le boisseau.
Voilà que les événements donnent raison aux parlementaires qui avaient voulu connaître les faiblesses de notre sport-roi en formulant des propositions intéressantes au gouvernement.
« Quel crime, quel grand crime n’a-t-elle commis. Ce faisant, de quoi prétend elle se mêler. Qu’elle reste purement et simplement dans son rôle législatif. Voilà qu’elle va déstabiliser des sportifs qui, au demeurant, sont loin d’avoir dit leur dernier mot. Cette intrusion malheureuse du parlement au moment où nos athlètes ont plutôt besoin de sérénité et j’en passe. Ce ne fut pas très heureux et dommageable à tous égard » a déploré IBK.
En outre, le locataire du perchoir a rappelé aux uns et aux autres, l’organisation par le Mali de la 9ème session de l’Assemblée parlementaire paritaire ACP-UE, prévue du 13 au 21 avril prochain. Il en a profité pour tresser des lauriers sur la tête du président de la commission d’organisation, Assarid Ag Imbarcawane, 2ème vice-président de l’Assemblée nationale.
Par ailleurs, il a souhaité le retour de la paix en Côte d’Ivoire, au Darfour et au Congo. Il n’a pas manqué de relever la situation au Togo en voie de stabilisation grâce à la médiation de la CEDEAO.
Précisons enfin que les premiers mots d’IBK avaient été consacrés au Pape Jean Paul II à qui il a rendu un hommage mérité et fait observer une minute de silence en sa mémoire.
Chahana Takiou
5 Avril 2005