“ Rentrée parlementaire d’Avril. Un an juste avant les élections générales de 2007. L’événement est déjà fort sensible. Le sang n’est plus froid. La météo politique se met en phase avec la météo climatique. Aouzou bilahi mina cheïtane rajim! Qu’à Dieu ne plaise que nous perdions toute notre sérénité”.
Poursuivant son discours en se déclarant serein, IBK ne manque tout de même d’enfourcher ses chevaux habituels épousant la température qui grimpe d’un cran phrase après phrase. Ainsi dira t-il : « démocratie exemplaire, unique, success story etc… Que n’a-t-on entendu comme auto-louange dithyrambique ? Mais ayons le courage de l’introspection attentive et objective car nous avons un devoir de vérité et d’honnêteté intellectuelle et politique vis à vis de notre peuple« .
IBK s’interroge : « Où en sommes-nous aujourd’hui dans la construction d’une vraie démocratie, d’un véritable Etat de droit ? Nous parlons avec emphase au nom d’un peuple qui, aujourd’hui, objectivement, nous boude si ce n’est pire« , déclare le président de l’Assemblée nationale.
Avant de préciser : « nous organisons des consultations dont il se méfie, ne se sent pas aucunement pas concerné par elles« .
Le message d’ouverture de IBK, président de l’Assemblée nationale est très clair en ce début de session d’avril.
Parlant de notre exemple de démocratie IBK dira : « Lorsque dans un pays, les choix sont déterminés par un pourcentage aussi dérisoire du corps électoral, il est difficile de parler d’expression démocratique. Nous sommes donc tous, autant que nous sommes et quel que soit notre niveau de responsabilité, tous interpellés. Pouvons nous continuer à faire semblant, à jouer aux champions de la démocratie au sud du Sahara alors que notre système de représentation est si fortement mis en cause et ébranlé dans ses fondements mêmes ? Bien sûr que non ! »
Cette session d’avril examinera 13 nouveaux dépôts de textes dont deux propositions de lois déposées par les honorables Kassoum Tapo et Daouda Touré portant respectivement sur l’abolition de la peine de mort et sur le Vih/Sida.
Quant aux projets de loi, ils portent sur la reforme de l’état civil, la loi d’orientation agricole et sur la ratification des ordonnances relatives à des accords de prêt.
Ils viennent s’ajouter à 16 projets de lois en instance. Le Président de l’Assemblée nationale,Ibrahim Boubacar Kéita a fait observer une minute de silence en la mémoire de deux illustres disparus fauchés pendant la période d’intersession parlementaire : le Révérend docteur Kassoum Kéita de l’Eglise protestante du Mali et « l’artiste patriote paysan », Ali Farka Touré.
B.Daou
04 avril 2006.