“Que des candidatures existent et même se maintiennent dans le regroupement (ADP), cela n’a rien de condamnable. Mais il est hautement souhaitable que chacun en vienne aux principes élémentaires de la démocratie sans pour autant ignorer les valeurs de partage et de solidarité. On ne peut pas être tous d’accord pour soutenir le président de la République et favoriser les surenchères”. Ces propos sont de Ibrahima N’Diaye dit Iba, 2ème vice-président de l’ADEMA-PASJ. Dans l’entretien que nous avons eu avec lui, il réagit à la candidature de Me Mountaga Tall au perchoir.
C’est ce lundi 3 septembre que sera élu le nouveau président de l’Assemblée Nationale et cette élection sera suivie de la mise en place du bureau et des commissions de travail. Des candidatures sont annoncées pour le perchoir, il s’agit de celles du président de l’ADEMA-PASJ, Dioncounda Traoré et de Me Mountaga Tall, tous membres influents de l’ADP.
DE LA COHESION DE L’ADP
Parlant d’abord de l’ADP, Iba N’Diaye a affirmé que le regroupement peut se frotter les mains, puisqu’on disait qu’il allait voler en éclats. Le scénario, c’est l’ADEMA et l’URD ne pouvaient pas s’entendre. L’ADEMA a travaillé méthodiquement pour se rapprocher de l’URD.
Nous pensons que, quand les deux grandes forces sont ensemble, les autres pourront adhérer vite au projet. L’ADP n’est pas superficielle, c’est une force qui a su donner la majorité au président de la République. “La candidature de Me TALL est postérieure à l’accord entre l’Adéma et l’URD”, a souligné Iba N’Diaye.
L’ESPRIT DE L’ACCORD
Le 2ème vice-président de l’ADEMA-PASJ, parlant de cet aspect, a affirmé que des candidatures étaient déjà annoncées bien avant la signature de l’accord entre l’ADEMA et l’URD. Me Mountaga Tall était déjà candidat.
C’est quand nous avons vu que les candidatures étaient déjà déclarées que nous avons commencé les démarches. Un travail a été mené pour approcher l’URD; nous avons commencé par l’URD. On a monté le projet que les deux présidents Dioncounda Traoré et Younoussi Touré ont signé.
LA PRESIDENCE DE L’ADP IGNOREE
Puisqu’ils sont les deux premières forces politiques. L’esprit est très simple, si les autres voient que l’ADEMA et l’URD sont d’accord, il sera plus facile pour eux de partager le projet. C’est un projet intelligemment monté.
Dans la même lancée, M. N’Diaye a ajouté “au lieu de s’attaquer au projet, ils se sont contentés de dire que je suis candidat. Avant de prononcer leur candidature, ils devaient approcher d’abord la présidence de l’ADP”.
Ayant seulement 6 ou 7 députés, chacun était en train de chercher à débaucher des députés. Cette demarche de la part des premiers responsables de l’ADP aurait été meilleure. C’est de tout faire pour éviter les surenchères, les querelles, les ambitions qui ne correspondent pas aux principes élémentaires de la démocratie.
LA DEMARCHE ADEMA-URD
Il a ajouté que la démarche ADEMA-URD est postérieure aux candidatures à l’ADP. Elle est venue après qu’on ait constaté que beaucoup de démarches ont été entreprises pour débaucher des députés parmi lesquels des élus ADEMA.
Poursuivant sa démarche, il prétend qu’il fallait d’abord entreprendre des initiatives pour d’abord construire un projet, le partager méthodiquement avec les différents acteurs de l’ADP. “Que ce travail soit fait par l’ADEMA qui assure la présidence de l’ADP est tout à fait normal et l’ADP, au cours de sa réunion, a été informé de cet accord, son adhésion au projet a été sollicité”, a renchéri Iba.
EVITER LES SURENCHERES
Parlant des candidatures, Iba N’Diaye a dit : “ des candidatures existent et même se maintiennent dans le même regroupement (ADP), cela na rien de condamnable. Mais, il est hautement souhaitable que chacun en vienne aux principes élémentaires de la démocratie sans pour autant ignorer les valeurs de partage et de solidarité. On ne peux pas être tous d’accord pour soutenir le président de la République en l’occurrence ATT et favoriser les surenchères”.
Il a soutenu que l’ADP par un tel travail et par les résultats qui sont attendus donnerait à ce regroupement toute sa crédibilité et son efficacité. C’est mon avis, le meilleur soutien qu’on peut apporter au président plutôt que d’aller dans la logique qui donnerait raison à ceux qui prédisaient la mort de l’ADP à l’occasion de la mise en place du bureau de l’Assemblée Nationale.
LE PRESIDENT DE L’ADEMA DOIT ETRE AU PERCHOIR
Pour ce qui est de l’accord, Iba N’Diaye dira que sa signature a pris du temps. Il vient pour renforcer la cohésion autour du président de la République. “Il serait illogique que le président de l’ADEMA ne soit pas élu au perchoir. Ce serait de nature à ternir l’image des hommes politiques.
En parlant de Me Mountaga, notre interlocuteur dira que ce dernier a été 1er vice président de l’Assemblée Nationale durant la dernière législature, pendant que normalement, le poste aurait dû revenir à l’Adéma qui était la deuxième force.
“Il n’y a pas de diktat, dans la mise en place du bureau de l’Assemblée, s’il y a diktat, c’est le diktat des urnes, la composition du bureau de l’Assemblée doit refléter le verdict des urnes, la volonté des populations, si on sort de ce cadre, on n’est plus en démocratie”, conclut Iba N’Diaye.
Mamadi TOUNKARA
31 août 2007.