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On serait tenté de répondre par l’affirmative car ces deux fondations se substituent aux partis politiques dans leur démarche. D’après les démographes, le pourcentage des femmes âgées de 40 à 65 ans et au plus a doublé. Pour les jeunes femmes, l’augmentation est encore plus forte. Si l’on examine les répercussions de ce phénomène sur la composition du corps électoral, le taux de participation des femmes au vote, leur militantisme croissant au sein des formations politiques le nombre élevé des associations et ONG féminines. On peut constater que la société malienne tend de plus en plus à devenir un gérontomatriacat, c’est-à-dire une société dirigée et dominée par les femmes.

La population de la République du Mali a été évaluée à 12.000.000 d’habitants en 2000. Le taux d’accroissement moyen est de 2% par an et le taux d’accroissement naturel est de 4%. En examinant la pyramide des âges, on peut constater une forte proportion de jeunes, les moins de 15 ans représentent 46% de la population, les personnes âgées de 40 à 60 ans représentent 51% et les vieilles personnes de plus de 60 ans, 3%. La répartition par sexe fait ressortir une légère prédominance des femmes 52%. L’espérance de vie à la naissance est de 55 ans. Selon le ministère de l’Administration Territoriale et des Collectivités Locales, le nombre d’électeurs est de 7 millions (Chiffre provisoire) en 2007. Toute chose qui s’apparentent à la fraude.

Le vent de la démocratie qui a soufflé sur le monde à la fin de la décennie a eu des répercussions sur la situation sociopolitique du Mali. En effet, en Mars 1991, les Maliennes ont exprimé leur refus de la dictature militaire en s’impliquant dans les manifestations qui ont coûté la vie à des dizaines d’entre elles.

L’avènement de la démocratie a permis aux femmes de prouver leur détermination de prendre en charge leur propre destinée par la création d’associations, et d’ONG de toute sorte.

En 1980, le Mali a passé des Accords avec le FMI et la Banque Mondiale pour stabiliser sa balance de paiement et restructurer son économie. Mais hélas ! Les espoirs n’ont pas comblé les attentes.

Les mesures préconisées dans ce cadre : diminution et plafonnement de la masse salariale, liquidation des entreprises publiques, le gel de recrutement des jeunes diplômés ont été durement ressenties par la population en général et les femmes en particulier.

Ce sont les femmes qui, dans les ménages devaient inventer quotidiennement les solutions de survie après le licenciement ou la retraite volontaire et le décès des chefs de famille. Après le programme d’ajustement structurel (PAS), il y a eu la dévaluation de 50% du franc CFA en 1994.

Les femmes vivent sous le coup de cette nouvelle mesure avec l’augmentation du prix des produits de première nécessité et des médicaments.

Afin d’aider leurs sœurs à surmonter la conjoncture économique, les deux premières dames du Mali ont ouvert des Fondations : Fondation Partage pour Mme Adam Bâ Konaré et la Fondation pour l’Enfance appartenant au couple présidentiel Touré. Ce sont deux Fondations à but non lucratif mais électoraliste.

Comme disait Ahmadou Mathar M’Bow : «  Dans les campagnes comme dans les villes, dans leurs joies comme dans leurs peines, dans leurs succès comme dans leurs échecs, les peuples sont partout des peuples de femmes et d’hommes. Les grands moments de l’histoire, les sacrifices consentis au fil des siècles passés dans la lutte pour la liberté, la justice et la démocratie ont toujours trouvé côte à côte les femmes et les hommes qui décident seuls de l’avenir « . _ Mais derrière chaque grand homme il y a une femme qui le guide. Les premières dames sont les troisièmes oreilles de leur mari. Elles prennent part aux grandes décisions de la nation, elles peuvent proposer des gens à des postes de responsabilité ou les destituer. Leurs désirs sont exécutés à la lettre parce qu’une première dame est l’assistante du président.


Leurs forces

Mme Adame Bâ Konaré est une intellectuelle confirmée, professeur d’histoire, auteur de plusieurs ouvrages, elle a accompagné son mari président dans la gestion du pays. Ce dernier d’ajouter ‘’ je dois tout à Adame. Elle a à son arc plusieurs cordes. Membre fondateur de l’Adema association du collectif des femmes du Mali (COFEM), de l’association des anciennes du lycée de Jeunes Filles de Bamako ( promotion 1961), promotrice du musée de la femme ( Mousso Kounda), initiatrice de l’association des peulhs en Afrique ( Tabital Pulaku),membre de l’association des historiens du Mali. Au delà de ses activités professionnelles et associatives, Adame Bâ Konaré a une mémoire d’éléphant, une discrétion de souris, une intelligence d’aigle.

Mme Touré Lobo Traoré est sage femme de profession. Présidente de la Fondation pour l’Enfance, même si elle est particulièrement discrète, elle a repris le flambeau laissé par son mari. Mme Touré Lobo Traoré, malgré ses nombreuses responsabilités à la Fondation au palais, est avant tout une femme de cœur. Cette femme d’une cinquantaine d’années quand elle discute à bâtons rompus c’est la tante ou la sœur que tout le monde rêve de compter dans son entourage. Elle est modeste et vivante, touchante dans ses efforts pour comprendre les gens.

Ses fans soutiennent qu’elle est humaine, sensible aux problèmes d’autrui et tient promesses. De 2002 à 2006 Mme Touré aurait construit plus de 50 maternités et dispensaires équipés, offert des moulins à plusieurs associations rurales féminines et des machines à coudre. Certaines mauvaises langues soutiennent que le retour de son mari sur la scène politique serait à son actif.

Faiblesses :

Les deux premières dames ont des points communs. Leur appartenance à l’ethnie peulh, qu’elles ne cessent de mettre en exergue. Leurs injonctions dans les nominations, leurs prises de position par rapport à des dossiers de délinquance financière. A titre d’exemples : 400 millions soustraits des caisses de la BMCD par un frère d’Adam Bâ Konaré. La suite, on la connaît.

L’ex maire de Sikasso qui a recouvert la liberté sur injonction d’une première dame pour dit-on battre campagne pour les élections à venir ; empiétant sur les prérogatives des ministères, les Fondations Partage pour l’Enfance dirigées par les premières dames sont en première ligne de la politique politicienne de leurs maris présidents.

Ces fondations interviennent dans les domaines sociopolitiques, elles fonctionnent non seulement avec des fond publics mais aussi avec des dons consentis par certains opérateurs qui ne sont jamais en règle vis-à-vis du fisc et qui désirent par conséquent bénéficier de la protection de Mme Touré Lobo Traoré et de ses faveurs.

De la manière dont Mme Touré défend et protège son ethnie puisqu’elle parle la langue par adoption. Sur cette même lancée Adame Bâ Konaré a crée l’Association ‘’Tabital Pulaku » au Mali.

29 janvier 2007.