Ce n’est pas encore le bout du tunnel pour les grévistes de la faim de Huicomabougou. Ils devront encore prendre leur mal en patience, ce qui explique la prolongation de la suspension du mot d’ordre de grève de faim illimitée pour donner plus de temps aux négociateurs de mieux connaître le dossier.
Suspendue pour 48 h (jeudi 13 et vendredi 14 mai) avec possibilité de reprise le samedi 15 mai « pour donner le temps aux négociateurs de s’impliquer dans la recherche d’une sortie de crise », les grévistes de la faim du Collectif des travailleurs de Huicoma vont devoir attendre le temps que vont durer les négociations.
Une frange de la société civile a décidé de s’investir dans la recherche d’une solution pérenne. Selon le président du collectif des travailleurs de Huicoma, Bakary Berté, « nous avons décidé de donner le temps nécessaire à ces personnes ressources afin qu’elles soient mieux imprégnées du dossier ».
Aux dires de M. Berté, « cela n’a rien à voir avec la détermination des grévistes d’aller jusqu’au bout de leur action ». Et d’ajouter qu’ils auront une ouïe de lapin sur le déroulement des négociations. « Nous avons confiance en elles », a dit M. Berté.
C’est dire que le Haut conseil islamique, Mgr Jean Zerbo, archevêque de Bamako, Daniel Coulibaly (Eglise protestante), la Coordination des chefs de quartier de Bamako, le président de l’Association malienne des droits de l’Homme (AMDH), Me Bréhima Koné et l’alter mondialiste Aminata Dramane Traoré ont du pain sur la planche vu les doléances des grévistes.
Il est à noter que la grève illimitée du collectif fait suite à plusieurs tentatives de négociations. La dernière en date est le rejet des propositions de l’UNTM par la Primature qui, selon le président du collectif, avait accepté de les satisfaire.
Rappelons que le collectif exige le retrait de Huicoma au Groupe Tomota pour mauvaise gestion avérée et pour violation du cahier des charges ; l’ouverture d’une enquête judiciaire contre le Groupe, la réintégration de tous les travailleurs à leur ancien poste et catégorie, la régularisation de la situation administrative des travailleurs.
Les travailleurs exigent aussi le paiement des arriérés de salaire dont 5 mois pour les travailleurs en activité et 32 mois pour les supposés travailleurs licenciés avec en plus des dédommagements, le reversement des cotisations à l’Institut national de prévoyance sociale (INPS), mais également la reprise des activités de l’Huicoma.
Amadou Sidibé
18 Mai 2010.