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C’est le 14 janvier 2005, que le Groupe Tomota avait été déclaré adjudicataire provisoire de Huicoma. Dès lors, des négociations se sont engagées entre lui et la Mission de restructuration du secteur coton (MRSC) mandataire du gouvernement à travers le ministère des domaines de l’Etat et des affaires foncières.

Après quatre mois de négociations, avec à la clé, plusieurs rounds de rencontres, les deux parties étaient convenues de la signature d’un accord le lundi 2 mai dernier. C’est à la dernière minute, qu’on a décidé le report de la cérémonie laissant planer un doute sur l’état actuel du processus de cession des actions de l’huilerie cotonnière du Mali.

Si à la Mrsc on refuse tout commentaire sur les raisons d’une telle décision, certaines sources proches du dossier le justifient, d’une part, par la réaction de la section syndicale de la filière coton, et d’autre part, plusieurs lacunes décelées dans le document paraphé par la Mission de restructuration.

La section syndicale de la filière coton, depuis le début du processus de privatisation s’était positionnée pour la défense des intérêts des travailleurs. A en croire le secrétaire général de ce syndicat, Zakariyaou Diawara, les travailleurs combattent moins le principe de la privatisation que la manière dont elle se déroule.

Le syndicat veut aujourd’hui la négociation et l’adoption d’un plan social applicable à l’acquéreur pour une période de cinq ans. Alors que dans le dossier d’appel d’offres, il est prévu la mise en place d’un plan social, dès qu’il y a licenciement par l’acquéreur et au cours des négociations, le  » Groupe Tomota a émis de fortes réserves sur l’opportunité même d’un plan social « .

Ce qui pour le syndicat ne présage rien de rassurant. En plus du plan social, le syndicat qui tient à la poursuite de la raison sociale de la société exige l’établissement d’un plan d’investissement. C’est ainsi que la section syndicale, à travers l’Untm dont elle relève, a protesté dans une correspondance adressée à Mme la ministre des domaines de l’Etat et des affaires foncières.

On se rappelle que dans une précédente lettre, cette même section avait réclamé une administration provisoire. Au delà de ces remarques du syndicat, une analyse du document des relevés des conclusions des négociations entre les deux parties, fait ressortir d’autres insuffisances qui justifieraient le report

Ainsi, au niveau du paiement des 9 milliards de Fcfa représentant le coût de cession, l’acquéreur a ouvert trois comptes dans trois banques de la place au lieu d’un, comme prévu initialement prévu. Ce qui, selon certains analystes, ne garantit pas la fiabilité du paiement.

Si l’Etat a accepté une augmentation du taux d’indemnisation des dommages de 10 à 20%, le Groupe Tomota, par contre ne veut aucun plafonnement. Il exige que tout dommage révélé par son audit entre l’adjudication provisoire et la signature de l’acte de cession soient pris en charge par l’Etat.

Youssouf CAMARA

5 mai 2005