Le Ministre de l’Artisanat et du Tourisme, N’Diaye Bah a, un jour, déclaré que “le développement touristique durable est tributaire de la qualité des prestations et des services dans l’hôtellerie en particulier. Les services influencent les potentialités de marketing et sont le plus souvent à la base de flux et du reflux des visiteurs.
Il est généralement admis que la qualité du service corrollaire du professionnalisme, commande et fidélise la clientèle. En accroissant la qualité de ses services, l’hôtellerie assure son développement.”
Cette déclaration figure en préface du “livret des normes de classement des Hôtels, Motels et Auberges de Tourisme”, établi en mai 2003 par l’Office Malien du Tourisme et de l’Hôtellerie. C’est dire que la qualité des Hôtels au Mali est une préoccupation fondamentale des autorités de la République.
Mais le constat que l’on fait aujourd’hui du secteur Hôtelier est presque amer voire alarmant. On note une certaine anarchie qui vient d’obliger les différentes structures chargées de veiller sur le secteur, à prendre des mesures règlementaires.
Ces mesures ont conduit à la fermeture de plus d’une soixantaine de bars et restaurants faisant office d’Auberges et dont les normes ne sont pas totalement requises.
L’arbre ne doit cependant pas cacher la forêt. Si on a fermé les bars et restaurants pour non conformité aux règles qui régissent l’hôtellerie, il faut noter que les établissements portant l’étiquette “Hôtel” et supposés respecter les normes en matière d’Hôtellerie, ne sont pas aussi organisés comme on le croît.
Bamako compte près d’une trentaine de structures hôtelières. Mais le dernier classement des Hôtels, reposant sur la qualité de l’établissement, n’a concerné que quatorze hôtels.
Et sur ces quatorze, seulement douze ont été classés. Seul un Hôtel, parmi les quatorze a été classé dans la catégorie 4 Etoiles. Trois seulement ont été classés dans la catégorie 3 Etoiles et huit dans la catégorie 2 Etoiles.
Au-delà de ce classement, il faut noter qu’une Fédération Nationale des Hôtelleries, Restaurants et Espaces de Loisirs, a été créée au Mali en vue de revigorer le secteur hôtelier comme cela se passe dans d’autres pays. Aujourd’hui, les membres de cette fédération sont loin d’atteindre la dizaine.
La récente fermeture des bars et restaurants a permis de déceler cette tare. Beaucoup de ces promoteurs, qui, il faut le signaler, n’ont jusqu’à présent pas jugé utile de prendre la carte de membre de la Fédération, ont été pourtant obligé de recourir à cette même Fédération pour pouvoir résoudre leur problème avec l’OMATHO.
Si cette Fédération a été installée pour mieux défendre les intérêts des promoteurs des Hôtels et autres Espace de loisirs, elle ressemble beaucoup plus aujourd’hui à une coquille vide. Chaque promoteur ayant décidé de faire cavalier seul.
Cependant, face aux défis de l’intégration, le secteur hôtelier malien a beaucoup à gagner en s’organisant davantage. Le prochain Sommet Afrique-France se tiendra à Bamako.
L’hébergement constitue, en pareilles circonstances, un véritable défi pour le pays d’accueil. La récente déclaration du Président du Comité d’Organisation de ce sommet, Tiébilé Dramé, bien que officiellement rassurante, cache néanmoins quelques inquiétudes. Près de 3000 invités de marque sont attendus à Bamako.
Or, on sait, le nombre d’Hôtels dans ce cas, est très limité. Pour parer à ce déficit, Tiébilé Dramé a parlé de réquisitionner des villas privées pour héberger ses hôtes. C’est dire que la capacité d’accueil de Bamako en matière d’hébergement reste encore à accroître.
Redynamiser le domaine touristique, comme le fait actuellement le ministre N’Diaye Bah, revient également à revivifier celui de l’Hôtellerie.
La politique pour les promoteurs ne doit plus être celle qui consiste à construire de simples petites structures hôtelières, mais à investir désormais dans des hôtels quatre ou cinq étoiles qui répondent un peu plus à des normes internationales.
Car le Mali, de plus en plus, devient un pays touristique.
Aimé RODRIGUE
12 octobre 2005.