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Respecter ou pas la suspension du mot d’ordre de grève ? L’assemblée générale extraordinaire des travailleurs de l’hôpital Gabriel Touré, tenue hier dans l’enceinte de l’établissement, n’a pu dissiper les inquiétudes.

Une partie du personnel de ce centre hospitalier était, en effet, partisan de poursuivre la grève déclenchée depuis le 8 août dernier pour protester contre l’arrestation du docteur Mohamed Keïta, maître assistant au service ORL et de Mme Dembélé Salimata Dao, assistante anesthésiste au service de réanimation (voir l’Essor des 9, 10 et 13 août).

Au cours de l’assemblée générale extraordinaire, les points de vue étaient partagés. Les modérés adhèrent à une solution pacifique et optent pour la médiation de l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM) et de l’Association des griots du Mali pour obtenir la libération de leurs collègues.

Pour les radicaux, il faut, au contraire, poursuivre le débrayage sauvage tant que les collègues détenus ne seront pas relaxés. C’est, soutiennent-ils, la seule manière de mettre la pression pour obtenir la libération sans condition et dans les meilleurs délais du Dr Mohamed Keïta et de Mme Dembélé Salimata Dao.

L’assemblée générale extraordinaire des travailleurs de l’hôpital Gabriel Touré, à laquelle assistaient le secrétaire général de l’UNTM, Siaka Diakité et deux autres membres du bureau national, a fait le point des négociations engagées depuis vendredi sous la houlette de l’Union nationale des travailleurs du Mali et de l’Association des griots.

Il ressort des informations générales livrées au personnel (médecins, infirmiers et autres agents de santé) que la libération de Mohamed Keïta et Mme Dembélé Salimata Dao pourrait intervenir dans les 48 heures qui suivent (NDLR aujourd’hui et demain).

Le secrétaire général du Syndicat national de la santé et de l’action sociale (SNS-AS) de Gabriel Touré, le Dr Salif Diakité, a d’entrée de jeu précisé que le mot d’ordre de grève avait été suspendu et non levé.

Il a ensuite révélé qu’en plus de l’UNTM et de l’Association des griots, l’ancien Premier ministre et également ex ministre de la Santé, le Pr Mamadou Dembélé, et l’archevêque de Bamako, Mgr Jean Zerbo, sont également engagés dans la recherche de solution à la crise.

Le secrétaire général de la Centrale syndicale a, lui, fait le point des négociations avec l’Association des griots et des démarches entreprises. Siaka Diakité a expliqué que le juge d’instruction, Ibrahim Berthé, à l’origine de l’incarcération de Mohamed Keïta et de Mme Dembélé Salimata, est dans des prédispositions pour les relaxer. Une délégation du Barreau a été également reçue dans ce sens par les syndicalistes.

Le secrétaire général de l’UNTM a par ailleurs confirmé que le mot d’ordre de grève n’a pas été levé. Il a été simplement suspendu, le temps d’observer les promesses faites durant les négociations. « Nous espérons que dans les 48 heures, nous aurons satisfaction, sinon nous allons continuer la grève ensemble. Le Mali est un état de droit, nous pensons en tout cas jusque là que leur arrestation est illégale« , a estimé Siaka Diakité.

Si la centrale syndicale est prête à accompagner le bureau du SNS-AS de Gabriel Touré, elle a toutefois appelé le personnel de l’établissement à s’inscrire dans une démarche raisonnable, celle d’observer la suspension du mot d’ordre de grève pour au moins 48 heures, le temps de voir l’évolution de la situation.

Il convient de noter que l’assemblée générale s’est terminée en queue de poisson sans que l’on sache, la décision finale et unanime retenue. Les personnes qui souhaitaient verser leurs avis aux débats, principalement des opposants à l’apaisement, n’ont pas été entendues.

Rappelons que le communiqué de l’Association des médecins lu vendredi dans le journal télévisé de 20 heures par son secrétaire aux relations extérieures, le Dr Anselme Konaté invitait les médecins à reprendre le travail hier lundi.

Cette reprise était effective dans les différents services de consultations générales et spécialisées, mais aussi dans les unités d’analyses.

B. DOUMBIA- L’Essor

14 août 2007.