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Le nouveau service a accueilli hier ses premiers patients référés en urgence. C’était en présence du Premier ministre Modibo Sidibé, qui avait à ses côtés le ministre de la Santé, Oumar Ibrahima Touré, et le directeur général de l’hôpital, le Dr Abdoulaye Nènè Coulibaly. Beaucoup d’autres invités ont assisté à l’événement.

Assurer la fluidité du travail: Le projet de rénovation du service des urgences a été initié par la Fondation Thiam qui a mobilisé avec l’État les ressources nécessaires à sa réalisation. Plus de 500 millions de Fcfa y ont été consacrés. A présent, le service dispose d’équipements ultramodernes, d’un plateau technique répondant aux exigences de qualité et des ressources humaines qualifiées (67 agents dont 16 médecins). Les radiologues saluent la qualité des images de la table de radiographie numérisée. Un appareil d’échographie de pointe et un laboratoire permettent de faire les différentes analyses sur place. Sans compter les boxes de soins.

Le nouveau service dispose également d’une salle de décontamination. A titre d’exemple, les malades qui auraient avalé des pesticides ou autres produits toxiques y sont décontaminés. Cette salle peut recevoir plus d’une vingtaine de malades. Les patients dont l’état nécessite une intervention chirurgicale sont acheminés au bloc opératoire.

Toutes les urgences référées à Gabriel Touré sont désormais reçues au niveau du service d’accueil des urgences dans la salle de tri. Les extrêmes urgences sont identifiées à partir d’un bandeau rouge et transférées directement dans la salle de décochage où ces patients reçoivent les soins intensifs que nécessite leur état. Les urgences moyennes sont reconnaissables à un bandeau jaune, tandis que les malades arborant un bandeau vert sont des cas plus ou moins simples nécessitant de petits soins. La couleur noire symbolise le deuil. Le bandeau de cette couleur permettra d’identifier les morts. Le tri permet de différencier les différentes urgences mais surtout d’assurer la fluidité du travail.

Un constat frappant

la propreté du service d’accueil des urgences et le grand nombre d’horloges accrochés aux murs. Ces montres permettent aux médecins de savoir les heures d’arrivée des urgences.

La santé, une affaire de tous: Le Premier ministre a expliqué qu’il était venu s’assurer que le service des urgences fonctionne normalement après son inauguration par le chef de l’État. Avec des équipements performants et un personnel de qualité, le HGT peut se targuer d’avoir une bonne unité de prise en charge des urgences chirurgicales. « Cette unité médico-chirurgicale doit permettre de sauver des vies« , a indiqué le Premier ministre Modibo Sidibé qui a par ailleurs expliqué qu’après sa visite, le ministre de la Santé reviendra faire des évaluations.

Le directeur général de Gabriel Touré a expliqué le retard dans l’ouverture du service par des problèmes techniques notamment les câbles d’alimentation. Il a fallu reprendre tout le câblage pour 12 millions de Fcfa entièrement pris en charge par Énergie du Mali. Le Dr Abdoulaye Nènè Coulibaly a ajouté qu’il fallait également s’assurer de la disponibilité de l’essentiel des équipements et du matériel de suture et de pansement. « Aujourd’hui nous sommes prêts à plus de 80% », a indiqué le directeur général en relevant que la perfection est exclusivement divine.

Un rappel s’impose pour comprendre l’implication de la Fondation Thiam dans la rénovation du service des urgences de Gabriel Touré. Le président de cette Fondation, Moctar Thiam, avait été victime d’un accident de la circulation sur la route de l’aéroport Bamako-Sénou. Il avait alors été pris en charge par le services des urgences chirurgicales de Gabriel Touré avant d’être évacué en France. Lorsqu’il s’est rétabli après s’être longuement battu contre la mort, il a décidé de venir en aide à ses compatriotes qui n’auront pas la chance ou les moyens d’être évacués vers des pays à la pointe de la médecine. C’est ainsi que le projet de rénovation du service des urgences a vu le jour.

Moctar Thiam a souligné les « gros efforts » de l’État, ajoutant qu’il est temps de dire aux Maliens que la santé est l’affaire de tous. « Les entreprises de notre pays doivent comprendre la nécessité de soutenir le service d’accueil des urgences parce qu’il permet de sauver éventuellement la vie de leurs travailleurs« , a-t-il plaidé.

Avant d’entrer en activité, le personnel du nouveau service d’accueil des urgences de Gabriel Touré a bénéficié d’une formation dispensée par le Dr Shoukry, un médecin des urgences exerçant en France. Celui-ci a partagé pendant des mois son immense expérience et son savoir-faire avec la jeune garde des médecins urgentistes de notre pays.

B. DOUMBIA

16 Septembre 2008