Sans l’avoir voulu, le chasseur M. Koné a causé l’une des plus grosses frayeurs à Djicoroni Para, non loin du fleuve où des teinturiers devraient lui remettre ses 4 mètres de Bazin qu’il a achetés pour madame à l’occasion de la prochaine fête de la Tabaski.
C’était le 05 novembre dernier. Coup de théâtre, au moment où pêcheurs et teinturiers étaient en plein travail, une détonation se fit entendre.
Beaucoup en ont eu le souffle coupé. Si certains croyaient à l’éclatement d’un pneu, d’autres par contre croyaient à quelque chose de pire. Qui sait ? Avec tous ces nouveaux bandits qui défient allègrement nos forces de sécurité.
En fait, il s’agissait de ce chasseur profondément endormi qui a laissé partir un coup de fusil par maladresse et par inconfort. Agé d’une trentaine d’années notre chasseur, avait mis son fusil entre ses jambes, placé sa tête sur ses genoux et le voilà parti pour le pays des rêves.
Le coup de feu, heureusement, ne causa aucun dommage.
Réveillé en sursaut par le coup de feu et en sueur, l’homme retira de l’arme les autres cartouches et poursuivit son « voyage ».
Soulagés, les passants n’en fûrent pas moins perplexes devant cette « capacité peu commune.
Mais, un chasseur, voyons… Partout, il chassera !
… des femmes
Jeune employé de bureau, M.T. avait convolé en justes noces, depuis 3 ans avec l’élue de son cœur. Mlle K.T.
Fière de sa beauté, orgueilleuse, K.T., malgré, le fait d’avoir accepté la polygamie devant le maire, avait cependant juré que, de son vivant, son époux M.T. n’épouserait point une autre femme.
C’est pourquoi, elle suivait « pas à pas » son époux et n’hésitait pas à lier amitié avec toutes les connaissances (féminines) de son mari, afin de les dissuader d’une quelconque relation pouvant aboutir au pire : un second mariage avec son époux adoré.
Mais, ce qui doit arriver, arriva, tout de même.
M.T. a succombé au charme d’une jeune femme à Badalabougou.
La pauvre K.T., belle et jalouse, a décidé de rompre les liens entre son époux et sa nouvelle conquête. Cela, à coups de bâtons.
C’est ainsi que, armée d’un gros bâton, la taille bien ceinte, K.T. s’est fait accompagner par toute sa famille, jusqu’au domicile de sa rivale.
Celle-ci, assise toute seule devant la concession familiale, n’aura point le temps de crier « au secours », car les « assaillants », en quelques minutes, l’avaient réduite en natte.
Et, au moment où l’on se rendait compte que quelque chose se passait dehors, K.T. et les siens s’étaient déjà éclipsés.
Coup de théâtre, M.T., apprenant la nouvelle, a célébré son mariage religieux dès le lendemain de la bastonnade.
Et, quelques jours après, la nouvelle épouse de M.T. avait rejoint le domicile conjugal à Djikoroni où la « nouvelle » devait partager la même concession avec sa coépouse K.T.
Pour toute réaction, celle-ci, jura que sa coépouse ne servira que d’ornement, car ne ferait jamais d’enfants.
Le temps passait et de railleries en bagarres, M.T. et ses deux épouses étaient devenus célèbres dans le quartier ; car offrant quotidiennement du spectacle.
Et, le 10 octobre dernier, les choses vont se basculer de manière tragi-comique.
La seconde épouse de M.T. a mis au monde un enfant.
K.T. (la première épouse) semble depuis avoir, complètement perdu la tête.
Assise du matin au soir devant le domicile conjugal, elle coupe la route aux petits enfants des voisins, qu’elle poursuit et tabasse copieusement.
Pour toute explication aux parents de ses petites victimes, K.T. se met à pleurer.
Boubacar Sankaré
Le 26 Mars du 09 Novembre 2010.