L’aide extérieure représente 15 à 20% du produit intérieur brut et 80% du budget d’investissement du Mali. Mais les résultats de ces contributions exogènes au développement du Mali ne sont pas bien perceptibles, pour ne pas dire qu’ils ne sont pas à hauteur d’attentes.
La mauvaise gestion y est certainement pour quelque chose. Mais, selon les techniciens, figure en bonne place des obstacles, le coût des transactions qui sont également des éléments de gestion, cependant non productifs.
La diminution de ce coût à travers l’aide budgétaire, une meilleure coordination de l’aide à travers l’harmonisation sont des éléments de gestion qui seront mis en œuvre par l’Union européenne pour amener les Etats bénéficiaires à améliorer leurs résultats.
La rencontre qui a permis aux journalistes d’échanger avec les personnes les mieux imprégnées des questions d’harmonisation a été organisée quelques jours seulement après que notre pays ait abrité un atelier international regroupant 29 pays sur l’efficacité de l’aide et la mise en œuvre de la déclaration de Paris.
Ce déjeuner de presse a été animé par les premiers responsables de l’Union européenne, notamment le Chef de la délégation de la Commission européenne au Mali, Irène Horejs, les ambassadeurs au Mali, de la France Nicolas Normand ; de l’Allemagne, Rheinard Schwarzer ; des Pays-Bas, Harry Buikema.
Ont pris part également à ce déjeuner de presse, Modibo Mao Macalou, Conseiller technique à la Présidence de la République, Sidi Elmoctar Bâh du ministère de l’Economie et des Finances et Boubacar Ballo, Conseiller technique au ministère des affaires étrangères et de la Coopération internationale Les discussions ont porté sur l’aide budgétaire, instrument indispensable pour l’amélioration de l’aide, la volonté de la Commission européenne de fournir une aide plus importante, plus efficace et plus rapide, ainsi que le consensus européen pour le développement.
Ces mesures évoquées auront pour effet de réduire les coûts de transaction, rendre plus facile l’absorption et accroître l’aide.
Parmi les principes retenus, l’appropriation doit permettre de soutenir la politique de chaque pays à travers son propre agenda. L’harmonisation vise une coordination des programmes d’aide.
Selon Mme Irène Horejs, l’aide sera fonction de son efficacité, des résultats. L’Union européenne est allée plus loin que la déclaration de Paris.
L’élaboration d’une feuille de route de l’harmonisation pour tout les pays permettra cette coordination. En outre l’Etat bénéficiaire est le seul acteur de l’harmonisation de son aide en ayant un processus budgétaire propre.
On note que la communauté des Etats s’est engagée, lors du Forum de haut niveau de Paris de mars 2005, à changer radicalement ses pratiques en améliorant ainsi l’impact de ses activités et en contribuant à réaliser le bond qualitatif requis pour atteindre les objectifs du millénaire pour le développement.
Des mesures détaillées et concrètes sont à développer et à mettre en œuvre d’ici 2010. Elles sont basées sur l’expérience acquise sur le terrain dans ce domaine, sur les bonnes pratiques et les attentes des pays partenaires et sont fondées sur les principes d’harmonisation, d’appropriation, d’alignement et de gestion axée sur les résultats de déclaration de Paris.
Ces engagements doivent à présent se traduire par des actions concrètes et l’UE doit se concentrer sur leur mise en œuvre en tenant compte des spécificités nationales.
La Commission a prévu un plan d’action prévoyant la programmation conjointe de l’aide avec les Etats membres et elle estime que l’UE est en bonne voie de tenir ses engagements financiers.
L’efficacité de l’assistance extérieure devient une des priorités de la Commission. Elle a ouvert la voie qui mène à une meilleure coordination, une plus grande cohérence et un plus grand impact de l’aide européenne dans le monde.
Par ailleurs, le consensus européen pour le développement est une déclaration politique adoptée conjointement par le Conseil et les représentants des gouvernements des Etats membres réunis au sein du Conseil, la Commission européenne et le Parlement européen.
Il représente la volonté de l’Union européenne de contribuer d’une manière décisive à l’éradication de la pauvreté dans le monde et d’aider à construire un monde plus pacifique et plus équitable.
Boukary Daou
07 avril 2006.