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Malgré les réserves des transporteurs, les nouvelles dispositions connaissent un début d’application. Comme nous l’annoncions dans une précédente édition, les camions gros porteurs sont soumis à une nouvelle réglementation pour leur circulation et leur stationnement sur les ponts et les voies du district de Bamako. La décision a été suscitée par le gouverneur du District, mais c’est au maire de Bamako qu’il revenait de signer l’arrêté qui en fixe les modalités. Le nouveau maire, Adama Sangaré, a ainsi signé, le 16 août denier, le texte qui est aussitôt entré en vigueur.

Dans sa première disposition, l’arrêté stipule que la circulation sur la chaussée submersible est interdite aux gros porteurs, ainsi qu’à tous les véhicules lourds de plus de 3,5 tonnes de poids total en charge.

ENTRE MINUIT ET 6 HEURES DU MATIN :

En ce qui concerne le pont Fahd, la circulation des gros porteurs y est interdite de 6h à 22h. L’arrêté précise, toutefois, que les autorités chargées de la police de la circulation peuvent mettre en place des dispositifs de sécurité nécessaires, chaque fois que les circonstances l’exigeront.

Par contre sur le pont des Martyrs, la circulation des gros porteurs est autorisée uniquement entre minuit et 6 heures du matin.

L’arrêté précise aussi les itinéraires de l’accès à la Zone industrielle et au marché de Médine, deux principales destinations des gros porteurs sur la rive gauche.

Ainsi, les poids lourds venant de la rive droite doivent emprunter l’itinéraire suivant : la RN6 ou la RN7-monument de la « Tour d’Afrique »- rue 883 à Faladié SEMA, la rue 931 à Faladié IJA, la rue non dénommée à Niamakoro reliant Faladié à Kalaban-coura sud.

Ils peuvent aussi passer par la rue 260 à Kalaban-coura, l’avenue de la CEDEAO, le pont Fahd, la corniche qui longe la berge du fleuve passant devant la BCEAO, la rue 127 à Bozola, le monument « Kontron ni Sané » à Niaréla, la rue 776 au quartier TSF, la rue 839 en Zone industrielle, la route de Sotuba, la rue 939 à la Zone industrielle.

Un autre itinéraire est possible passant par l’avenue Al Qods, la rue Amilcar Cabral, le boulevard Nelson Mandela, le marché de Médine. Un parcours passant par l’ancienne voie de l’aéroport de Sénou puis l’avenue de la CEDEAO est aussi autorisée.

Les gros porteurs venant du côté de Samé sont autorisés à emprunter l’Avenue Kassé Keïta, la rue du Dr Ousmane Traoré, la rue 12 et la rue 29 d’Hamdallaye, l’avenue N’Kwamé N’Krumah, le Monument de la paix, la corniche.

Quant à ceux venant de Sébénikoro, ils doivent passer par la RN5 pour rejoindre la voie de la berge à partir du Monument de la paix.

Les poids lourds venant du côté de Koulikoro ont l’autorisation d’emprunter la voie reliant la RR 14 à la route de Sotuba pour desservir la Zone industrielle et le marché de Médine, à partir de la rue 939 dans la Zone industrielle.

Les itinéraires de sortie vers les postes de contrôle de Sébénikoro et Samé sont désormais réglementés. Pour parvenir à ces points, les camions sont tenus d’emprunter l’Avenue de la CEDEAO jusqu’à la RN5 en passant par le Monument de la paix et l’Avenue de la CEDEAO, l’avenue N’Kwamé N’Krumah, la rue 29 et 44 d’Hamdallaye, la rue du Dr Ousmane Traoré, l’avenue Kassé Keïta. Le trajet vaut donc dans les deux sens.

L’arrêté interdit aux gros porteurs l’accès au pont Fahd par l’avenue de l’OUA ou par la bretelle de Badalabougou. Il en est de même de l’accès à l’Avenue de la CEDEAO par la rue 30 de Kalaban-coura.

LES DISPOSITIONS D’UNE STRICTE APPLICATION :

L’arrêté municipal prend aussi en compte le stationnement. Celui des gros porteurs sur le domaine public des voies de transit et de desserte du district de Bamako, est ainsi interdit, notamment, sur les itinéraires mentionnés plus haut.

Les véhicules concernés par cette disposition sont tenus d’observer l’arrêt ou le stationnement, seulement sur les emplacements qui leur sont officiellement attribués.

Les contrevenants seront punis conformément à la réglementation en vigueur, assure le texte qui précise cependant que ces dispositions ne sont pas applicables aux véhicules de transport de passagers.

Les textes sont donc clairs mais comme toujours dans le cas d’espèce, la grande interrogation porte sur les dispositions prises pour leur application stricte. Le maire Adama Sangaré confirme que l’arrêté en question est entré en vigueur depuis le 16 août. Non sans difficulté, précise-t-il.

« Nos agents font face à des velléités de résistance. Mais les uns et les autres ne tarderont pas à se conformer à la réglementation« , assure-t-il avant de promettre que l’accent sera, dans un premier temps, mis sur la sensibilisation.

« Pour le moment nous n’avons pas encore adopté la méthode répressive. Nous avons jugé qu’il faut d’abord sensibiliser les gens, pendant au moins deux semaines. Notre souhait est que tout le monde respecte cette nouvelle réglementation. Il y va de la sécurité et de la quiétude de nos concitoyens« , commente le maire du District en appelant au sens de la responsabilité des transporteurs.

« Il n’est nul besoin de rappeler les dégâts causés par les poids lourds dans la circulation à travers Bamako. Le seuil limite de tolérance est dépassé. Si l’on veut mettre un terme à l’anarchie, la nouvelle réglementation doit recevoir l’aval des transporteurs« , a souligné Adama Sangaré.

Ce n’est pas peu dire que ceux-ci n’ont pas accueilli la nouvelle avec enthousiasme. Ils l’avaient déjà exprimé dans nos colonnes en regrettant que le gouverneur du District n’ait pas tenu compte de leur proposition de fixer l’entrée des camions dans la ville à 21h et la sortie à 6 h du matin, donc d’octroyer une heure de circulation supplémentaire aux poids lourds.

Des responsables du syndicat des transporteurs estiment que la solution définitive à ce casse-tête est la construction de plusieurs aires de stationnement aux différentes entrées de la capitale. Le maire de Bamako trouve cette idée intéressante.

Il indique que le projet de port sec à Bamako entre justement dans ce cadre. « C’est un projet qu’on ambitionne de réaliser très vite, mais nous avons besoin du concours des partenaires financiers. En attendant il est demandé aux chauffeurs des gros porteurs de se conformer à la nouvelle réglementation de la circulation« , prévient-il.

Le message semble avoir été entendu par les intéressés. En effet, depuis la semaine dernière, l’on assiste à un intense trafic de camions-remorques sur la voie dite « de la berge » dans les deux sens de la circulation. Et cela à partir de 22 heures.

Il faut croire que le montant des contraventions (10 000 Fcfa) a été un argument de puissante dissuasion.


M. KEITA- L’Essor

29 août 2007.