Avec l’annonce, le 8 février 2006, du premier foyer de grippe aviaire au Nigeria, une véritable psychose s’est installée chez les populations de la sous-région.
A Ségou, selon le directeur régional des services vétérinaires, elle se manifeste par le refus des populations de consommer les volailles.
« Il ne se passe de jour sans que des habitants de Ségou ne nous approchent pour signifier leurs inquiétudes quant à la consommation des volailles. Nous les rassurons, en ce qui concerne le Mali, en fonction des informations disponibles, qu’il n’y a aucune raison de refuser de manger les volailles« , a indiqué le directeur régional des services vétérinaires de Ségou.
Mieux, il a levé le voile sur les grandes lignes du plan d’urgence mis en place pour prévenir une éventuelle introduction de la grippe aviaire et pour renforcer les capacités d’intervention contre la maladie.
Selon Abdel Kader Cissé, la région de Ségou s’est dotée d’un comité régional de veille présidé par le gouverneur de région et animé par la direction régionale des services vétérinaires. Dans le cadre de ce comité de veille, il a été décidé d’envoyer une mission d’urgence, composée de deux équipes, pour sillonner toute la région afin d’informer et sensibiliser les populations par rapport à la maladie.
Ces deux équipes auront pour missions spécifiques d’apprendre aux populations comment identifier la maladie et les mesures préventives à prendre pour éviter sa propagation. Le comité de veille de la quatrième région doit, dans les jours à venir, descendre dans les cercles pour superviser les activités des comités de veille locaux.
En marge de ces activités, le directeur régional des services vétérinaires de la quatrième région a annoncé la formation des agents des différentes structures impliquées dans l’animation du comité de veille. « Il s’agira pour nous de redynamiser la collaboration entre ces différentes structures afin de réussir la riposte« , a-t-il indiqué.
Il a aussi annoncé la volonté du comité de veille régional de mettre les radios de proximité à contribution pour une large sensibilisation des populations de la région.
Mais d’ores et déjà, Abdel Kader Cissé dit avoir pris toutes les dispositions pour mettre ses agents, à travers la région, en alerte maximum, avec la consigne de prélever et acheminer rapidement tous les échantillons de cadavre de volailles découvert dans la nature.
« Nous avons mis en place un système d’information rapide en collaboration avec les agents du service de la conservation de la nature« , a-t-il annoncé.
La région de Ségou, avec une grande partie située dans la zone humide (Macina, Nioro et Dioro), doit faire l’objet d’une surveillance particulière, avec les oiseaux migrateurs qui y séjournent pendant une longue période de l’année.
Déjà, la direction régionale des services vétérinaires de Ségou a pris le devant en sensibilisant les chasseurs d’oiseaux et autres pêcheurs afin d’éviter qu’ils manipulent d’éventuels cadavres d’oiseaux découverts dans la nature.
« Dans les cas où ils feront des découverte macabres, obligation leur est faite de saisir les agents de la zone« , a-t-il conclu.
Assane Koné
27 février 2006.
