Sidy Diabira (président de l’Association des revendeurs du « Légume da ») :
« J’ai entendu parler de cette maladie des volailles à travers les médias notamment à la télévision. Vous savez, nous avons de tout le temps connu la maladie des volailles communément appelée « chèbanani ». Les Européens ne la connaissaient pas. Maintenant que la maladie existe chez eux, il faut la médiatiser. En tout cas, même si la maladie existe, je dis et je le maintiens les volailles de types africains ne peuvent pas être atteints par ce mal. D’autre part, je dis que c’est un complot des Occidentaux pour nous nuire davantage. Nos responsables, sans aucune forme de procès, ont cru à cette histoire. La campagne médiatique et les récentes mesures prises par l’Etat ont joué sur le marché. Maintenant, nous vendons moins mais aussi à perte. Les poulets de 2000 F CFA sont cédés à 1500, voire 1400 ».
Broulaye Doumbia (Association des revendeurs au marché de Lafiabougou) :
« A l’Association, nous sommes informés de cette maladie et des dispositions prises par le gouvernement pour prévenir le H5N1. Ce n’est pas pour défendre la corporation, mais je dis que la maladie attrape plus les poulets de chair ou des oiseaux d’origine européenne. Nos volailles connaissent des maladies pareilles. A titre d’exemple, du lieu d’achat au lieu de la vente, les poulets subissent des secousses qui font que beaucoup décèdent dans des réserves. Sur 100 poulets transportés 10 à 15 peuvent mourir. En cas de grippe, ils vont dire que nous sommes atteints par le mal. Je demande aux autorités d’être vigilantes car ces cas ne doivent pas être assimilés à la grippe aviaire. Depuis la décision du gouvernement d’interdire l’entrée des volailles étrangères sur le marché, tous nos clients se sont méfiés de l’achat des poulets. Les ventes sont timides. C’est la misère que nous sommes en train de connaître. Ce que nous déplorons, c’est qu’aucune autorité n’est venue nous voir. Je dis que c’est regrettable. Au lieu de faire des déclarations, le mieux c’est d’abord de rencontrer les acteurs et les entendre ».
Mme Sanogo (secrétaire administrative de l’Association des vendeurs de volailles) :
« Nous nous réjouissons en tant qu’acteurs des décisions prises par le gouvernement dans le cadre de la prévention visant l’interdiction d’entrée de certaines espèces de volailles sur le territoire. Quand bien même qu’elle aura des conséquences sur les revendeurs. Nous pensons qu’elle sera momentanée. Après la mise en place d’une cellule nationale de prévention contre la grippe aviaire, il serait intéressant que soient mis en place des comités locaux de prévention réunissant les acteurs afin que ceux-ci veillent sur les règles d’hygiène à maîtriser. Mais aussi sur les dispositions qui seraient prises en cas de déclenchement de la maladie. J’en appelle aux revendeurs d’être vigilants et d’être prêts pour des éventuels combats ».
Propos recueillis par
Amadou Sidibé
22 février 2006.