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Les vendeurs de poulets, en font les frais, de cette menace.

En effet, au marché de Dibida, un des plus importants marchés à volailles de Bamako, l’ambiance n’est pas terrible.

Les marchands de volaille, affirment avoir de sérieux problèmes, depuis l’arrivée de la grippe aviaire au Nigeria.
Les affaires ne marchent pas du tout, car les clients se font rares. Et si cette situation venait à perdurer, beaucoup de vendeurs, selon eux, se verront convoqués à la police par leurs créanciers.

Un marchand de volaille, a affirmé désespéré, que d’ordinaire il vendait entre 10 à 20 volailles par jour, mais depuis quelques jours, impossible pour lui d’en vendre même un par jour.
Les fournisseurs, les ravitaillant en poulets à partir des villages, se retrouvent dans la même situation que les vendeurs de volaille.
Pour un autre vendeur, ses principaux clients que sont les hôteliers et les restaurateurs et qui commandaient 50 à 100 poulets par jour, ne viennent plus depuis quelques jours.
Les vendeurs d’oeufs, sont également touchés par le problème.

Un vendeur d’œufs affirme qu’avant l’annonce de la grippe aviaire, il vendait entre 75 et 100 alvéoles d’oeufs par jour. Mais depuis le début de la semaine écoulée, il n’a pas vendu une trentaine d’alvéoles en trois jours.
Les revendeurs qui sillonnent la ville à vélo, pouvaient avant faire deux tours dans la journée, mais maintenant ils reviennent remettre en fin de journée leurs cargaisons intactes, déplore-t-il.
Pour tous les acteurs évoluant dans le secteur, il urge que la télévision fasse un démenti de ces rumeurs, selon quoi la maladie est arrivée chez nous, car la psychose va perdurer et ce sera la ruine pour eux.
Pourtant lundi dernier, lors d’un point de presse, le ministre de l’élevage Oumar Ibrahim Touré, a affirmé clairement qu’ « Aucun cas d’introduction de la maladie n’a été signalé sur notre territoire, aucune mort suspecte d’oiseaux migrateurs ou autre volaille n’a également été constatée ».
Le ministre s’est voulu rassurant, en expliquant que selon les spécialistes, la grippe aviaire ne se transmet à l’homme que dans le cas de contacts étroits et prolongés avec des sujets malades. En plus, le virus de la grippe aviaire ne peut résister à une température de plus de 70° C. Nos aliments étant cuits à 100°C et plus, il n’y a pas de risque de transmission du virus.
Mardi, une rumeur, pour ne point arranger les choses, a fait cas de plusieurs poulets morts au marché de Banankabougou. La nouvelle a été relayée par le journal « L’Indépendant » dans leur édition d’hier mercredi.
Responsables des services vétérinaires et agents, aussitôt alertés, se sont rendus sur les lieux et ont fait le tour des quatre zones de vente de volaille du marché, a affirmé Mme Doumbia Rokia Maguiraga, directrice régionale des services vétérinaires, chargée de veiller sur la situation dans le District.
8 poulets morts ont été recensés, mais ce sont les conditions de transport qui sont en cause, a affirmé Mme Doumbia.
Pour Mme Doumbia, également, nous sommes actuellement dans la période de la maladie de Newcastle qui sévit chaque année et qui fait des ravages surtout dans les élevages traditionnels où la vaccination n’est pas systématique.
« Huit poulets morts dans un grand marché comme celui de Banankabougou, ça n’a rien d’anormal. D’ailleurs, les responsables des coopératives nous ont assuré que le taux de mortalité dans la volaille est très bas cette année alors que c’est la période de la maladie de Newcastle », a assuré la directrice régionale.
5 postes de contrôle pour surveiller l’importation des produits de volaille dans la capitale et ses environs sont sur pied, a-t-elle indiqué.
Apparemment, toutes ces interventions des autorités maliennes n’arrivent pas à porter leur fruit.

Source: L’Essor

23 février 2004.