C’est à partir de ce vendredi 19 septembre que le corps professoral de la Faculté des Sciences Juridiques et Politiques entame sa grève illimitée jusqu’au paiement intégral des arriérés d’indemnité de cours, de frais de secrétariat et d’encadrement de mémoires de l’année universitaire 2006-2007.
C’est face à cette situation, a souligné Djibonding Dembélé, que le Comité SNESUP de la FSJP a entrepris sans succès des démarches auprès du Cabinet du ministère des Enseignements Secondaire, Supérieur et de la Recherche Scientifique.
Après cette tentative de dialogue, le syndicat a pris un rendez-vous avec le ministre qui a refusé de les recevoir, selon Djibonding qui ajoute : «notre comité n’avait pas d’autre choix que de déposer un préavis de grève illimitée qui prend effet à partir de ce matin».
Le comité, selon lui reste ouvert au dialogue et demande au ministre de joindre la parole à l’acte. La balle reste dans son camp car, dira t-il, seul le ministre détient la solution a ce problème.
Auparavant, il avait soutenu que le ministre des Enseignements Secondaire, Supérieur et de la Recherche Scientifique, le Pr Amadou Touré, n’a pas respecté les engagements qu’il a pris.
Après la proclamation des résultats de la session unique a rappelé Djibonding, le ministre, pour des raisons qu’il lui sont propres, a demandé l’organisation de la deuxième session. A l’époque, il a voulu avoir l’accord des professeurs.
Ces derniers ont posé un certain nombre de conditions à savoir la non immixtion des autorités et du ministère dans le processus des examens, la sécurisation du corps enseignant par le repêchage des étudiants à la deuxième session, le paiement des frais de correction et de secrétariat des examens.
« Le ministre a accepté toutes ces conditions et il a publiquement déclaré qu’il allait, aussitôt après la proclamation des résultats, payer les frais de correction et de secrétariat prévus par la réglementation en vigueur. Cependant, en mars 2008, les résultats de la deuxième session ont été proclamés. De cette date à ce jour, le ministre n’a pas encore payé les frais de correction et de secrétariat des examens conformément aux engagements qu’il avait pris», dira notre interlocuteur qui ajoutera que les professeurs de la FSJP n’ont pas aussi perçu les indemnités de cours et d’encadrement de mémoire pour l’année 2007-2008 alors que ceux des autres facultés ont perçu les leurs au titre des heures supplémentaires et encadrement de mémoires pour les mêmes périodes.
Toute chose que le Pr. Djibonding a qualifiée d’incorrecte. Il a averti que la grève se poursuivra jusqu’à ce qu’ils entrent dans leurs droits.
Un professeur tabassé par les policiers
Un professeur assistant du nom de Souleymane De a été agressé le mercredi dernier par les policiers à la FSJP. L’intéressé, qui avait rendez-vous avec quatre autres de ses camarades, s’est vu refuser l’accès de l’université par les policiers vers 10 heures. Selon les explications de la victime, c’est au moment où il a voulu accéder à la cour qu’il a été intercepté par les policiers.
Ces derniers, qui n’ont même pas cherché à connaître l’identité du professeur, l’ont tabassé devant ses étudiants. «Je me rendais chez le doyen pour une rencontre le mercredi dernier. Arrivé à la porte, il y avait des hommes en tenue qui assuraient la sécurité. J’ai décliné mon identité pour leur faire savoir que je suis professeur et que j’avais rendez-vous avec le doyen de la FSJP. Mais à ma grande surprise ils sont venus à ma rencontre et m’ont jeté à terre. Je n’ai même pas essayé de me défendre sinon la situation serait catastrophique. J’ai essayé de porter plainte. Je n’ai pas pu car les portes m’ont été fermées», dira l’infortuné.
Seul réconfort pour le professeur, la marque de sympathie exprimée par le ministre Amadou Touré en apprenant l’agression. Il est temps que l’Etat mette fin aux agissements de ces policiers qui, au lieu d’assurer la sécurité de l’espace scolaire, sèment le désordre.
Les professeurs en ont, en tout cas, ras-le-bol et entendent le faire savoir au cours d’une réunion convoquée pour aujourd’hui.
Ramata Tembely
19 Septembre 2008