Le Syntade est sur pied de grève avec comme doléance « l’application de tous les protocoles d’accord » assortie de doléances nouvelles. Au fond, la grève vise à protester contre les agissements du DG de la police Niamé Kéita, accusé de mutations arbitraires et d’immixtion dans les affaires syndicales.
Les 12 sections du Syndicat national des travailleurs de l’administration d’Etat (Syntade) sont remontées contre le directeur général de la police qui semble ouvrir un bras de fer contre le Syndicat de la police nationale (SPN) membre du Syntade et de l’UNTM.
Pour le Syntade, Niamé Kéita a précipité la tenue du congrès du SPN dont le mandat du bureau actuel n’expire qu’en 2012. Malgré les éclairages de l’UNTM, le congrès s’est tenu sous son contrôle avec les moyens de l’Etat pour mettre en place un nouveau bureau.
Fort de ce « coup de force », il a initié des mutations touchant du coup 110 syndicalistes du bureau légal en septembre 2010. Le Syntade par l’entremise du l’UNTM a saisi le ministre de la Sécurité intérieure et de la Protection civile, le général de division Sadio Gassama, et son collègue de la Fonction publique et du Travail, Me Abdoul Wahab Berthé, pour l’abrogation de la décision de mutation.
Niamé est revenu aussitôt sur la mesure. Mais le DG de la police nationale a provoqué une nouvelle fois l’ire du Syntade en prenant une nouvelle décision pour muter en pleine année scolaire le secrétaire général du comité SPN, Kécouta Kanté en poste à la police de l’émigration et son adjoint.
Le Syntade a vu dans cet acte une provocation et une tentative de décapitation du SPN dans la mesure où l’adjudant Kanté assure en même temps l’intérim de son secrétaire général, le commissaire Tidiane Coulibaly, parti en formation. Une règle non écrite interdit toute mutation d’un syndicaliste en cours de mandat sans son consentement.
En réaction à ces agissements qui tranchent avec la liberté syndicale, le Syntade brandit une menace d’une grève générale dans les prochains jours avec comme revendication principale « l’application des protocoles d’accord » de l’ensemble des syndicats nationaux en plus de revendications nouvelles qui seront déposées sur la table du gouvernement.
A ce jour, les sections du Syntade que sont les finances, le trésor, la douane, les affaires économiques, les affaires étrangères, l’INPS, entre autres, ont des protocoles d’accord signés avec l’Etat, qui ne sont pas encore satisfaits en raison de contraintes budgétaires. Non seulement elles vont exiger leur application mais vont poser d’autres doléances dont la satisfaction immédiate sera aussi exigée.
Une rencontre de négociation est prévue ce mercredi et demain jeudi avec les ministères concernés. L’issue de ces rencontres de dernière chance déterminera l’élaboration d’un préavis de grève.
L’Etat est mis devant ses responsabilités pour des cas de violations de liberté et de droit syndical au Mali. Une grève générale du Syntade paralysera le pays et provoquera un énorme manque à gagner.
Abdrahamane Dicko
27 Octobre 2010.