Les membres des Bureaux exécutifs des 13 syndicats nationaux du District de Bamako (Snec, Syntade, Snipil, Snas, Synapro, le Snt, Synametim, le Syndicat de l’alimentation, le Syndicat national des Postes et télécommunications, Synpes, le Synabef et le Synacom) étaient conviés à cette importante rencontre.
Objectif ? Les informer de l’état des négociations tripartites gouvernement-UNTM-CNPM, en même temps que les préparatifs de la grève d’avertissement du 19 septembre prochain.
Le secrétaire général de l’Untm, Siaka Diakité dira aux responsables des syndicats nationaux affiliés à la Centrale syndicale qu’il est important de s’informer des raisons du dépôt de ce préavis de grève.
Selon lui, ce sont «les faiblesses des résultats acquis dans l’étude du cahier de doléances déposé par l’Untm» qui expliquent en partie la radicalisation de la position de la Centrale syndicale. Les autres raisons sont entre autres le renchérissement du coût de la vie et la crise alimentaire.
Aux dires de Siaka Diakité, le gouvernement n’a jamais voulu réellement prendre en compte «les préoccupations profondes» des travailleurs du Mali.
En 2003 déjà, à la suite d’une autre grève un protocole d’accord avait été conclu entre le gouvernement et l’Untm. Siaka Diakité rappellera en outre que lors de la fête du travail, un point de revendication en 12 points a été déposé le 7 mai 2005 pour l’ouverture des négociations.
En son temps, dira-t-il, un avertissement par écrit avait été adressé au ministre de la Fonction publique en janvier 2005 pour mettre en garde le gouvernement quant à la non prise en compte des revendications de l’Untm.
C’est ainsi qu’une Commission technique tripartite composée des experts du gouvernement, du patronat et des travailleurs avait travaillé d’arrache-pied sur les 12 points contenus dans ledit cahier de doléances.
Ses conclusions ont été adressées au gouvernement le 22 août dernier pour «avis favorable», faute de quoi les travailleurs useraient de tous les moyens légaux pour faire aboutir leurs revendications. Ce sont ces réponses politiques qui ont été données par le gouvernement le 31 août dernier.
Apparemment ces réponses politiques n’ont pas été du goût de l’Untm. Hier, son secrétaire général a affirmé que «les résultats acquis sont très faibles».
Après cinq rencontres, dira-t-il, aucune initiative n’était en vue pour exécuter ledit cahier de doléances. Mieux, poursuit M.Diakité «dans le communiqué du gouvernement qui est passé dans les médias d’Etat, les gens ont été trompés dans leur bonne foi».
Selon Siaka Diakité, le constat est amer par rapport à ce cahier. Depuis la mise en place de ce gouvernement, dira-t-il, on ne sait pas quel est notre département de tutelle.
Les départements chargés de la gestion du dossier des travailleurs sont multiples et dispersés de sorte qu’on ne sait plus à qui s’adresser en cas de problème. «Les services de l’emploi doivent être les mêmes dans un département», c’est une exigence de l’Untm.
Un ministère de la Fonction publique, de la Réforme de l’Etat chargé des Relations avec les Institutions n’est ni plus ni moins qu’un ministère politique qui «n’accorde aucune considération aux travailleurs de ce pays.
Nous voulons un département non politisé» affirme Siaka Diakité. C’est là le sens de la refondation qui a été demandée par l’Untm.
Selon lui, c’est un point qui ne se négocie pas car on ne ratifie pas les conventions pour les ranger dans les tiroirs.
Par rapport à la correction des distorsions constatées dans l’application de la grille des salaires des agents des catégories B1 et B2, Siaka Diakité estime que le gouvernement a encore fait du dilatoire. Selon lui, il faut réviser cette grille ou rien du tout.
Quant à la révision de la valeur du point indiciaire qui est aujourd’hui de 292.5 au Mali, Siaka Diakité pense que le gouvernement en proposant une étude technique sur la base de simulations propres à conduire à un point d’indice acceptable courant 2005 ne fait que tricher.
Aujourd’hui, dira-t-il, il n’y a plus question d’attendre.Parlant des conventions collectives applicables et des caisses des retraités du Mali, Siaka Diakité estime que le constat est amer.
«On ne veut plus d’un syndicalisme de fantôme au Mali» assène-t-il. Selon lui, cette cacophonie syndicale profite au gouvernement.
Les élections professionnelles seront les bienvenues. «Nous resterons la seule et unique interlocutrice. Que les autres aillent faire leur preuve de responsabilité sur le terrain», a martelé Siaka Diakité.
Des déclarations qui ont provoqué une tonnerre d’applaudissements. Le secrétaire général de l’Untm dira en outre que «la grève du 19 septembre prochain verra qui est Untm au Mali et qui ne l’est pas».
C’est une grève d’avertissement et pour sa réussite, il a demandé une mobilisation totale de l’ensemble des travailleurs du Mali.
Après le 19 septembre, si le gouvernement n’accorde pas une oreille attentive aux préoccupations des travailleurs maliens, des dispositions plus vigoureuses, plus tranchantes vont être prises.
Tous les responsables des 13 syndicats nationaux du District de Bamako ont été invités à relayer cette information à leurs militants.
Cette sensibilisation va continuer ce matin lors de la conférence de presse qui sera animée par le Bureau exécutif national de l’Untm.
Birama Fall
08 septembre 2005.